Pierre Giacometti (No Com): «On entre dans une séquence où les secousses des sondages peuvent être très impressionnantes»
par Lopinionfr
Alors que s’ouvre ce lundi 28 mars la campagne officielle, il reste quatorze jours aux candidats pour jeter leurs dernières forces dans la bataille du premier tour. Toutefois, Emmanuel Macron, même en baisse, semble conserver une avance confortable dans les sondages. La campagne est-elle pliée ? « Il n’y a jamais de campagne présidentielle de pliée, relativise Pierre Giacometti, co-fondateur du cabinet de conseil No Com. Paradoxalement, ce sont les campagnes qui paraissent donner les résultats les plus visibles qui sont les plus imprévisibles sur les conséquences de l'élection, notamment économiques, sociales et politiques. Néanmoins, aucun sondage depuis 5 ans, ou un seul pendant la campagne, n’a donné le Président sortant battu. Le rapport de force du premier comme du second tour est très clairement en faveur d’Emmanuel Macron. »Bien qu’il soit toujours devancé par Marine Le Pen dans les intentions de vote au premier tour, Jean-Luc Mélenchon continue de dire qu’il incarnera la surprise de cette élection. Est-ce réellement possible ? Pierre Giacometti se remémore l’élection de 2002 : « Dans la dernière semaine, Jean-Marie Le Pen progresse en quelques jours de 8%-9%. Les sondages n’avaient pas vu le point ultime de cette remontée. C’est dire à quel point on entre, dans ces quinze derniers jours, dans une période où les secousses des sondages peuvent être très impressionnantes. »Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen progressent-ils de la même manière ? « Ils sont en train de reconstituer leur socle électoral respectif, acquis en 2017. Le vrai mérite de Marine Le Pen, c’est que le 20%-21% d’aujourd’hui, avec Eric Zemmour à 10% dans la course, a beaucoup plus de valeur qu’en 2017. La droite dite radicale pèse à peu près un Français sur trois dans le pays. Le rapport de force d’aujourd’hui n’est donc pas comparable avec celui d’il y a cinq ans. »Selon les enquêtes d’opinion, l’abstention au premier tour de la présidentielle pourrait atteindre, voire dépasser, le record du 21 avril 2002. Mais cette abstention est-elle bien mesurable ? « Oui, même si elle n’est jamais précise dans son évaluation. Si on s’en tient au niveau d’intérêt et aux indices de mobilisation des principaux instituts, on est à peu près sûr de battre le record d’abstention pour une élection présidentielle. Aujourd’hui, on est autour de 30% d’abstention possible. Et on sait que les segments sociologiques où elle est la plus forte, c’est l’électorat populaire. Donc de son niveau de mobilisation dépendra le score de Marine Le Pen au premier tour. »
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