Photographies à l’œuvre - La reconstruction des villes françaises (1945-1958)
par Min_Ecologie
À la Libération, le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) est chargé de remédier aux destructions de la guerre autant qu’à la vétusté de l’habitat. Il s’agit alors de rebâtir une grande partie du pays tout en restaurant la dignité morale et la puissance économique de la France. Dès 1945, un service photographique accompagne, en interne, l’activité du MRU, en documentant l’état du bâti existant et surtout les constructions nouvelles. Plus de 36 000 clichés sont ainsi réalisés jusqu’en 1958, date à laquelle le terme « reconstruction » disparaît de l’intitulé du ministère.Première exposition de cette envergure spécifiquement consacrée au fonds du MRU (photothèque DICOM), « Photographies à l’oeuvre. La reconstruction des villes françaises (1945-1958) » présente une sélection d’environ 130 photographies noir et blanc, à côté de diaporamas conçus pour l’occasion, de films d’époque, de publications et de documents. Elle met l’accent sur quelques chantiers et enquêtes remarquables : d’une part, les chantiers « d’expérience » de l’immédiate après-guerre (la cité expérimentale de Noisy-le-Sec et la reconstruction du centre-ville d’Orléans) et les chantiers « d’État » qui, du Havre à Marseille, de Nantes à Strasbourg, répondent au besoin d’améliorer le logement d’une population croissante et correspondent aux premiers grands ensembles ; d’autre part, les « enquêtes sur l’habitat » qui accompagnent, au début des années 1950, les études sociologiques soutenues par le ministère dans les quartiers populaires. Ces enquêtes témoignent d’une sociologie urbaine alors naissante et du problème persistant de l’habitat insalubre qu’allait dénoncer l’abbé Pierre en 1954. On y découvre l’intérieur des logements ainsi que des portraits de leurs habitants. Étonnantes, la plupart des photographies prises à cette occasion sont dues à Henri Salesse, photographe au MRU pendant plus de trente ans.
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