Philipe Moreau-Chevrolet, un “conseiller des dirigeants”, explique la stratégie d’Emmanuel Macron
par La Provence
Au sein d’une majorité où seules huit personnes étaient dans la confidence, beaucoup ne comprennent pas la stratégie du chef de l’État. Il a misé sur le scénario d’une majorité absolue en sa faveur pour "clarifier" ou au profit de Jordan Bardella, ce qui l’obligerait à gouverner à ses risques et périls. Et entre les deux Sonnés, les désormais anciens députés de la majorité sont rentrés chez eux. "On a appris la dissolution de l’Assemblée comme si un plafond nous tombait sur la tête, souffle l’une d’entre eux. On ne comprend pas ce qu’a voulu faire le Président, on se sent un peu seuls, maintenant. Et on doit se débrouiller pour repartir en campagne." Certains ont préféré laisser tomber, à l’image de Joël Giraud dans les Alpes qui prend sa retraite politique et ne se représentera pas. Tout comme Jean-François Lovisolo dans le Vaucluse. L’ancien maire PS de la Tour d’Aigues qui se sentait de plus en plus "en décalage" avec le macronisme, a choisi de retourner vers un mandat local à l’horizon 2025. "Des collègues m’ont dit qu’ils n’avaient plus l’énergie, ni les moyens de repartir au combat, glisse un député de la région. Moi je suis déterminé à continuer, même si je vais prendre des coups et risque de prendre la vague de 2017, mais dans l’autre sens." Passé le coup de massue, les macronistes cherchent à décrypter ce qui est passé par la tête de leur mentor dimanche soir. "C’est un coup de pied dans la fourmilière, mais un coup anticipé, analyse la politiste Virginie Martin, professeure à Kedge. Il ne pouvait pas continuer à faire comme si les résultats des européennes n’étaient rien."
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