Pécresse-Bartolone, un sacré duel
par lejdd
Et si la bataille-clé, la bataille symbolique, la bataille la plus politique des élections régionales de décembre ne se déroulait ni en Provence-Alpes-Côte d’Azur (où Christian Estrosi attend de savoir si Marion Maréchal-Le Pen, Madame Nièce, aujourd’hui en retrait, s’élancera ou pas) ni dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie (où Xavier Bertrand se demande si Marine Le Pen, aujourd’hui silencieuse, tentera ou non le tout pour le tout), mais en Ile-de-France. Oui, en Ile-de-France avec le match qui se profile désormais entre Valérie Pécresse, partie très tôt et jusqu’ici remarquablement efficace dans son art de fédérer les opposants, et Claude Bartolone, que François Hollande –avant de l’embarquer dans son avion, direction les Antilles et Cuba- vient de bousculer, en lui disant en substance : « Toi seul peut rassembler la gauche, toi seul peut nous sauver ! ». Et tant pis pour le sortant Jean-Paul Huchon, qui aurait tant aimé faire… le match de trop ! Et tant pis pour Marie-Pierre de la Gontrie, à la notoriété trop faible pour rattraper cela en six mois. Tant pis surtout pour le frondeur Benoît Hamon qui, ayant fini par y croire, a soudain appris qu’il était « barré » en haut lieu : un frondeur à un tel poste ? Jamais ! De même que Nicolas Sarkozy a joué un rôle-clé pour décider Xavier Bertrand en Picardie et Christian Estrosi à Nice à franchir le Rubicon, dans deux régions que guigne le Front national, de même François Hollande aura-t-il joué un rôle-clé pour convaincre Claude Bartolone de tout faire pour que la région Ile-de-France, à priori plutôt à gauche, ne bascule pas à droite. Or c’est possible, compte tenu du punch de Valérie Pécresse, des états d’âme d’une partie de la gauche et du désarroi des classes moyennes dont le vote ou l’abstention, en Ile-de-France comme dans la reste de la France, décideront du sort des régionales comme d’ailleurs du destin de la présidentielle 2017. En Ile-de-France, un enjeu capital Si la gauche perd l’Ile-de-France, où elle a tissé tant de liens, ce serait pour François Hollande et Manuel Valls un signal d’alerte. Presque le tocsin. Si, en revanche, la gauche tient bon et, sur le fil, résiste, alors la preuve serait faite que la présidentielle de 2017 n’est pas joué, restera jouable. Aujourd’hui président de l’Assemblée nationale, après avoir été jadis le centurion zélé de Laurent Fabius, prêt à trucider et à se faire massacrer pour son chef, Claude Bartolone se voit confier par François Hollande une mission-clé qui, un jour, s’il réussit, pourrait le mener loin. Quand il faudra trouver un successeur à Manuel Valls. Mais, à droite, la responsabilité de la chiraquienne Valérie Pécresse, aujourd’hui en tête des sondages, n’est pas moindre dans un combat plus difficile pour elle que prévu. Si elle l’emporte tout de même, elle aura gagné de nouveau galons. Et pas des moindres. Et sera entrée, à droite, dans le cercle des « grands ». D’une certaine manière, l’issue du duel Pécresse-Bartolone en Ile-de-France dira qui, de l’UMP ou du PS, est jugé par des électeurs aujourd’hui en désarroi le plus à même défier le FN, de le battre et de donner enfin de l’élan à un pays qui, aujourd’hui, a mal à l’âme. Retrouvez le site du JDD : http://www.lejdd.fr/ Notre compte Twitter : https://twitter.com/lejdd Notre page Facebook : https://www.facebook.com/leJDD
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