“Partant pour la Syrie” parodié par Saint-Saëns
par Mediapart
Voilà un siècle et demi, l'empereur Napoléon III, qui avait banni La Marseillaise, imposait au pays un hymne composé par sa maman, Hortense de Beauharnais (celle-ci avait beaucoup appris, musicalement, des danses d'esclaves dans la propriété de sa grand-mère en Martinique !). C'était une romance aux paroles niaiseuses mais ahurissantes. Un chevalier s'apprêtant à déloger les incroyant aux abords de la Terre sainte, « le jeune et beau Dunois, allait prier Marie de bénir ses exploits ». Titre impérissable : Partant pour la Syrie... La musique de m'man Hortense fut jouée ad nauseam de 1851 à 1870, dès qu'apparaissait Napoléon III, mais aussi en son absence, dans tous les kiosques prévus à cet effet, ou par le moindre orgue de barbarie dans les rues. Partant pour la Syrie satura tant l'espace public que Camille Saint-Saëns vengea toutes les oreilles rebattues, dans son Carnaval des animaux (1886), à la fin de la pièce intitulée... Fossiles. Notons que “La Danse macabre” a le dernier mot. Prémonitoire ? Montage : Antoine Perraud pour Mediapart.
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