Palmyre, sous «les mortiers et l'artillerie lourde» de l'Etat islamique

par Libération

«Vous ne convaincrez personne que vous agissez bien», a lancé jeudi la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova. Un message directement adressé aux combattants de l'Etat Islamique (EI). Repoussés dimanche par l'armée syrienne, les partisans de l'EI sont parvenus mercredi à prendre d'assaut la quasi-totalité de la ville de Palmyre. Célèbre pour les vestiges archéologiques qu'elle abrite, la cité représente surtout un enjeu capital pour l'Etat islamique, puisque sa prise lui permettrait de faire la jonction avec Al-Anbar en Irak, qu'ils contrôlent presque dans son intégralité. «Les combattants de l'Etat Islamique ont des tanks, des mortiers et de l'artillerie lourde», témoigne un soldat syrien. Impossible de faire le poids face à un arsenal d'une telle ampleur pour les soldats syriens, qui ont déjà perdu plus d'une centaine des membres de leur équipe. Le ministre de l'Intérieur syrien, Mohamad Al-Shaar, a assuré «faire tout ce qui est possible pour protéger les antiquités», manifestant une grande importance pour cet héritage national. De son côté, Jack Lang, président de l'Institut du monde arabe, dénonce un «acte de barbarie inouïe» par des combattants «cyniques», capables «à la fois détruire et récupérer des objets qu'ils vendent ensuite sur le marché noir». Maamoun Abdulkarim, directeur des antiquités syriennes se dit «pessimiste» quant à l'avenir des vestiges de la ville, inscrits par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Déjà en décembre, il avait appelé la communauté internationale à s'intéresser au sort de Palmyre. Depuis 2013, la cité syrienne figure sur la liste du «patrimoine mondial en péril» par l'Unesco.

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