Palmyre : que faire face à l'Etat islamique?
par Libération
La ville antique de Palmyre, vieille de 2 000 ans, est tombée jeudi entre les mains des combattants de l'Etat Islamique (EI). Impuissante, la communauté internationale ne sait comment réagir. Alors que les soldats de Bachar al-Assad ont du se replié à Damas, l'armée irakienne a dû abandonner sa capitale, Ramadi, elle aussi occupée par l'EI. Inquiets, historiens et spécialistes du monde arabe tentent d'expliquer pourquoi ces villes ont été prises si rapidement. «Je suis très frappé au plan militaire, que l'Etat Islamique a réussi à mener simultanément une offensive contre Ramadi et Palmyre», confie Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique. Cette prise d'otage perpétrée par le groupe islamiste de la cité, célèbre pour les vestiges archéologiques qu'elle abrite, représente un enjeu capital pour l'EI. Sa prise lui permettrait de faire la jonction avec Al-Anbar en Irak, qu'il contrôle presque dans son intégralité. Les Etats-Unis semblent toutefois persuadés de la victoire de la communauté internationale face à l'Etat islamique sur le «long terme», précise le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Un avis que ne partage pas l'ancien ministre Bernard Kouchner. Pour lui, «la coalition internationale recule». Les Etats-Unis, première puissance militaire mondiale, semblent déboussolés face à la stratégie à appliquer en Syrie et en Irak. «Nos avions sont à la recherche de cibles du groupe Etat Islamique et ils continueront ainsi jusqu'à ce que Ramadi soit repris», a assuré Jeff Rathke, porte-parole du département d'Etat. Les spécialistes du monde arabe et historiens paraissent moins optimistes. Maurice Sartre, spécialiste de la Syrie antique et de Palmyre, atteste que l'«on est au bord d'une catastrophe». Jeudi, face au chaos qui subsiste en Irak et en Syrie, François Hollande a appelé la coalition internationale à «agir» pour lutter contre les rebelles islamistes. «Il n'y a rien à négocier, il n'y a aucun moyen de traiter avec ces gens-là si ce n'est de les éliminer du champ de bataille», a assuré John Kerry.
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