Pakistan. Nouvelles manifestations après l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi.
par Kangai News
Pakistan. Nouvelles manifestations après l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi. Le Pakistan demeurait, jeudi 1er novembre, en partie paralysé par des manifestations d'islamistes furieux de l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi, qui avait été jugée pour blasphème. Les manifestants campaient sur leurs positions malgré l'attitude de fermeté affichée par le Premier ministre Imran Khan. Plusieurs milliers de manifestants bloquaient des artères dans les principales grandes villes du Pakistan, ce jeudi 1er novembre, contraignant les usagers à passer des heures dans les transports et à chercher des itinéraires alternatifs. Ils protestent pour la deuxième journée consécutive contre le jugement rendu mercredi par la Cour suprême, qui a prononcé l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi, condamnée à mort en 2010 pour blasphème. Ouest-France s'était engagé pour la libération de cette femme, détenue dans des conditions indignes depuis près de dix ans. Son crime ? Avoir bu l'eau d'un puits dans un gobelet, dans le petit village d'Ittan Waki, au Pendjab, ce qui avait déclenché une dispute avec une musulmane. Une foule en furie avait réclamé sa mort, accusant cette mère de cinq enfants, ouvrière agricole, d'avoir insulté Mahomet. Les manifestations doivent se poursuivre vendredi dans tout le pays. « Les sit-ins vont continuer quelles que soient les circonstances », a tweeté Khadim Hussain Rizvi, chef du parti radical Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), connu pour sa ligne particulièrement dure en matière de blasphème et dont se réclament la plupart des manifestants. Le TLP avait déjà bloqué l'accès à Islamabad pendant plusieurs semaines en novembre 2017 pour des motifs similaires et obtenu la démission du ministre de la Justice. Sécurité renforcée dans les lieux de culte chrétiens Ces nouvelles manifestations interviennent alors qu'Imran Khan est sur le point d'entreprendre un voyage de 4 jours en Chine, où il devrait négocier l'octroi d'une aide financière de plusieurs milliards pour le Pakistan. Dans la métropole portuaire de Karachi, plus grande ville du pays, les manifestants campaient dans des dizaines d'endroits différents selon la police locale et les grands centres commerciaux, marchés et écoles sont demeurés fermés. A Peshawar (ouest), la sécurité a été renforcée dans les lieux de culte chrétiens. Des affrontements entre policiers et manifestants ont éclaté et plusieurs voitures ont été brûlées dans le district de Sheikhupura (Pendjab, centre) dans une atmosphère qualifiée de tendue par un responsable local. Dans la capitale Islamabad, ils étaient environ un millier à bloquer un échangeur routier en périphérie de la ville. Rien ne suggérait jeudi que les autorités aient l'intention de les disperser en dépit du ton très ferme adopté la veille par le Premier ministre Imran Khan dans un discours télévisé. « Des négociations sont en cours à Lahore et à Rawalpindi et je pourrai en dire plus à ce sujet ultérieurement », a déclaré le ministre de l'Information Fawad Chaudhry lors d'un point presse. « Tous ceux qui participent aux manifestations devraient savoir qu'ils ne peuvent pas défier l'Etat [...] Ils ne devraient pas avoir la fausse impression que l'Etat est faible », a-t-il cependant mis en garde.
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