Orangina : la saga marseillaise, vieille de 90 ans, qui continue de secouer le monde

par La Provence

Avant la diffusion, le 5 décembre sur France 3, du documentaire d'Alexandre Arcady sur Jean-Claude Beton, la fille de l'entrepreneur, créateur d'Orangina, revient sur les débuts de la saga à Marseille. Une histoire qui a débuté il y a 90 ans… "Il aurait eu 100 ans le 14 janvier 2025", souffle Françoise. Le documentaire réalisé par Alexandre Arcady sur son père, Jean-Claude Beton, créateur de la saga Orangina, sera projeté en avant-première ce mardi soir à La Criée (7e). Alors forcément, à quelques heures du rendez-vous, elle pense à ces quelques mots qu'elle prononcera devant près de 200 invités, dont la plupart ont connu l'entrepreneur décédé en 2013. Et à l'émotion qui l'envahira sûrement. "Quand Alexandre Arcady nous a proposé l'idée, on savait qu'il avait déjà travaillé sur Bernard Darty et Alain Afflelou. On s'est réunis avec ma mère, Madeleine et mon frère Eric, nous avons eu de longues discussions avec Alexandre, et au final, il nous a convaincus. Ce qui le motivait, c'était de retracer le destin hors normes d'un homme audacieux et obstiné, parti de pas grand-chose, rembobine Françoise. Et puis, je pense que beaucoup ne connaissent pas l'histoire d'Orangina, y compris à Marseille." Car c'est ici, au parc Chanot que débute l'histoire, il y a 90 ans. Jean-Claude a tout juste 10 ans quand il accompagne son père, Léon, dans les allées de la traditionnelle foire marseillaise. La famille Beton vit alors à Boufarik, à l'ouest d'Alger, au cœur des orangeraies qui font la renommée de la vallée. "Ils rencontrent à Marseille le docteur Trigo, pharmacien espagnol, qui a inventé une boisson naturelle et pétillante à l'orange, Naranjina. Léon, qui produisait alors de l'huile essentielle, rachète la formule et la ramène en Algérie. Malheureusement, la Seconde guerre mondiale approche et il faudra attendre 1947 pour que mon père, après des études d'ingénieur agronome, lance l'aventure d'Orangina en Algérie", poursuit Françoise. "Mon père était un visionnaire" Cette histoire, elle l'a déjà racontée mille fois. Mais, elle l'admet, "dans notre sang, coule un peu d'Orangina…" Alors elle reprend le récit, avec une tendresse et une admiration qui ne tarissent pas. La saga se développe dès le début des années 50. "Mon père était un visionnaire, autant dans la fabrication de cette boisson pasteurisée que dans la commercialisation et la publicité, insiste Françoise. Cette bouteille qu'il avait imaginée, ronde et granuleuse comme une orange, personne n'en voulait. On le prenait pour un fou : les bouteilles prenaient trop de place dans les caisses, trop d'espace dans les frigos des cafetiers… Mais il a tenu bon et c'est ce qui a fait la signature de la marque." En Algérie, au Maroc ou en Tunisie, la boisson inonde le marché. Ne reste plus qu'à conquérir la Métropole, puis le monde, depuis Marseille où Jean-Claude Beton fonde la société Rhône-Orangina en 1956. "Je me souviens de son regard quand il a vu la première bouteille d'Orangina sur les Champs-Élysées,

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