« On fera évoluer les choses en mettant les arguments sur la table et en s’écoutant » d’après Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre
par franceinfo
Malgré la multitude d’oppositions sur les plateaux TV, le site d’informations sur l’écologie Reporterre organise dorénavant des débats filmés diffusés en ligne sur les réseaux sociaux. « Il n’y a pas de débats sereins, courtois et qui vont au fond, estime le fondateur et rédacteur en chef Hervé Kempf. On est trop dans une logique de la petite phrase, dans l’agression, dans le rapport de force et il manque des débats où des gens prennent le temps pendant une heure, opposent des arguments, ne sont pas d’accord mais discutent sereinement. C’est comme cela qu’on fera évoluer les choses : en mettant les arguments sur la table et en s’écoutant. » Le premier débat mi-avril entre Arnaud Montebourg et le maire de Grenoble Eric Piolle sur « le nucléaire est-il écologique ? » a fait parler, l’ancien ministre annonçant qu’il y avait eu « zéro mort » à Tchernobyl. « C’est surprenant d’autant qu’Arnaud Montebourg avait bien préparé son débat… souligne Hervé Kempf. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que le fond d’argumentation des uns et des autres était vraiment intéressant. » L’extrait a été repris par l’émission « Quotidien » sur TMC, ce qui a fait réagir le dirigeant de Reporterre. « A notre grande surprise, notre logo a été chinté, la journaliste n’a même pas cité Reporterre… Donc j’ai dit à Quotidien, ce n’est pas des manières de se comporter, vous devez respecter la presse indépendante comme les autres médias. S’il ne « sait pas très bien qui est son lectorat », il annonce avoir « 1,3 million de visiteurs par mois, très partagés entre Paris et la province. On ne fait pas de statistiques, notre pari est de faire une bonne information. » Beaucoup d’enquêtes prennent l’actualité à rebrousse-poil. Ce n’est pas par principe, il s’agit de dire que la question écologique est absolument centrale, c’est la question politique essentielle du début du XXIe siècle. L’accès au site est gratuit, car il est financé à 97% par les dons des lectrices et des lecteurs. « C’est un cas exceptionnel dans les médias français, se réjouit Hervé Kempf. On est en accès libre, sans publicité, sans actionnaire… On considère l’information comme un bien commun et peu à peu, les gens nous soutiennent. »
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