Nucléaire: Macron s'explique sur le dossier Alstom, Chevènement vole à son secours
par Huffington Post
POLITIQUE - Jean-Pierre Chevènement à la rescousse d’Emmanuel Macron. En se rendant à Belfort ce jeudi 10 février pour discuter énergie et nucléaire, le président de la République a voulu s’entourer de cette figure emblématique de la gauche et de la région. Un choix très stratégique, qui a été rentabilisé. Devant un petit groupe de salariés, le chef de l’État a confirmé la signature d’un accord d’exclusivité pour le rachat par EDF d’une partie de l’activité nucléaire de GE Steam Power, dont les très emblématiques turbines à vapeur Arabelle. Ces mêmes turbines avaient été vendues fin 2014 à l’américain General Electric lorsqu’Emmanuel Macron était ministre de l’Économie, dans le cadre de la vente de la branche énergie Alstom. Au cours de ses cinq ans de mandat, cette vente lui a été reprochée régulièrement, débouchant sur une commission d’enquête et un renforcement de la réglementation des investissements étrangers. L’annonce de ce rachat a donc été l’occasion d’une nouvelle série de critiques de l’opposition, depuis les révélations du magazine Marianne le 3 février sur ce rachat à venir. “C’était ça ou l’arrêt”, s’est justifié Emmanuel Macron après la question des salariés. Alors que ce site stratégique va retrouver le pavillon français, avec le rachat par EDF officialisé jeudi, le chef de l’État est revenu devant des salariés de l’usine sur les conditions qui ont présidé à la cession des activités, enclenchée quand il était secrétaire général adjoint de l’Élysée (2012-2014) et parachevée lorsqu’il était ministre de l’Économie (2014-2016). “J’étais collaborateur (de François Hollande) à l’époque”, a rappelé le président, “et ce n’était pas l’État qui était à la tête d’Alstom”. “Compte tenu de son histoire, sa structure capitalistique, son emprise, l’État avait à en connaître, y compris aussi parce qu’il peut bloquer certains types d’investissements (jugés comme stratégiques, NDLR). Mais d’abord, c’était le choix d’une entreprise privée”, a-t-il martelé. Soulignant que le ministre de l’Économie de l’époque, Arnaud Montebourg, avait été mis au courant de la transaction “très tard”, alors que “les documents étaient signés”, Emmanuel Macron a insisté sur la volonté du gouvernement d’alors de trouver des “alternatives”, sans succès. Le chef de l’État a aussi argué que la vente de la branche énergie avait ”évité” à Alstom “de s’effondrer”, et avait même permis au groupe de “devenir un grand champion du transport”. “Cette aventure n’aurait pas été possible s’il n’y avait pas eu à ce moment-là ce qui était quasiment un sauvetage”, a mis en avant M. Macron, affirmant que “la viabilité” du groupe français était à l’époque mise en péril. “Je pense que ce qui va être annoncé sert la France” Après ces justifications, il a tendu le micro à “Jean-Pierre”. Lequel n’a pas hésité à en rajouter une couche: “On vous fait quelques fois un procès un peu injuste”, a déclaré l’ancien maire de Belfort, avant de détailler. “J’ai défendu Belfort. Quand j’ai vu le projet de vente d’Alstom à GE, mon sang n’a vraiment fait qu’un tour. J’ai réagi vivement, je suis allé vous voir pour vous en parler”, a raconté l’ancien édile. “Mais vous m’avez fait remarquer, justement, que vous n’étiez pas ministre quand la transaction s’est faite. Vous m’avez remis le document (...) et il date du mois de juin. Vous êtes devenu ministre au mois d’août 2014. Ensuite les choses ont suivi leur cours. Mais on vous fait quelques fois un procès un peu injuste”, a-t-il jugé. Jean-Pierre Chevènement ne s’est pas arrêté au passé. Il a aussi défendu les annonces du président sur le nucléaire et le lancement de nouveaux réacteurs, attendues cet après-midi. “L’horizon 2035, 2040, 2045 ça peut paraître loin, mais c’est le temps long. C’est ce qui justifie aussi l’intervention de l’État et de grandes entreprises publiques comme EDF. Le temps long, elles peuvent le maîtriser” et éviter ainsi les “problèmes de financement” aux lourdes conséquences sociales, a anticipé l’ancien ministre. Avant de conclure: “Je pense que ce qui va être annoncé sert la France”. Du pain béni pour Emmanuel Macron, président presque candidat dont le discours à Belfort sera inévitablement perçu comme un embryon de programme sur le nucléaire. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/
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