Nucléaire français : où en est-on ?
par LePointActu
D’ici 2035, quatorze réacteurs nucléaires sur les cinquante-huit qui fonctionnent aujourd’hui auront été fermés, afin que la France sorte « de sa dépendance au nucléaire », selon les mots d’Emmanuel Macron. Le gouvernement prévoit de multiplier par deux les capacités éoliennes, et par cinq les capacités solaires, mais ces énergies sont intermittentes, et comme on ne sait pas stocker leur production, il faudra compenser en maintenant des centrales. Dans un copieux rapport, la Cour des comptes étrille le caractère improvisé de l'arrêt des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim et s’inquiète également de l'avenir, dénonçant « un processus chaotique et un coût pour l'État ». François Hollande réitère l’accord conclu entre le PS et Europe Écologie-Les Verts une fois élu à l'Élysée, le 14 septembre 2012. Mais comme le rappelle le rapport, rien n'oblige, par exemple, EDF à arrêter ces deux réacteurs. L'autorité de sûreté nucléaire les juge aptes au service, et ils rapportent beaucoup d'argent à l'électricien ainsi qu'aux actionnaires étrangers du site alsacien. L’enjeu est de taille : en 2012, la filière française du nucléaire récoltait 6 milliards d’euros à l’export. Jean-Bernard Lévy, le patron d'EDF, peut difficilement s'opposer à l'État, son actionnaire très majoritaire : les deux parties finissent par s'accorder. Par ailleurs, le protocole signé entre les deux parties fait peser « un risque financier pour l'État ».https://www.lepoint.fr/economie/arret-du-nucleaire-la-cour-des-comptes-fustige-l-impreparation-de-l-etat-05-03-2020-2365937_28.php#xtmc=nucleaire&xtnp=1&xtcr=1
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