Ne rien porter, ou presque : la tendance du «dénudé-habillé» décryptée
par leparisien
Un rien m’habille. Cette devise populaire est en passe de devenir un véritable précepte de mode. Et dans notre société virale, les personnalités donnent le la et les réseaux font le buzz. Lors de la dernière édition du Met Gala, soirée la plus en vue aux Etats-Unis réunissant le ban et l’arrière ban du cinéma et de la mode, plusieurs stars ont interprété le dresscode « Gilded Glamour » comme une nudité assumée qui désormais s’expose. Mannequin et comédienne, Cara Delevingne s’est illustrée dans un tailleur pantalon rouge, le buste entièrement nu, recouvert d’une peinture à pigments dorés, tandis que Timothée Chalamet, avait fait tomber la chemise en enfilant sa veste à même le corps. Sur les podiums des défilés des grandes Maisons de luxe qui se tenaient au même moment, cette transparence extrême se retrouvait aussi bien chez l’italien Gucci que chez Fendi. Cette tendance du demi-nu n’est pas nouvelle, souvenons nous de Laëtitia Casta faisant sensation en 2010 à la cérémonie des César ou de Jane Birkin en robe noire seconde peau dans les années 70. Rihanna, enceinte, un ventre bombé nu comme unique top a envoyé un message. La nouveauté, c’est que la rue elle aussi a des envies de faire parler le corps. Cela se fait par delà les genres, les codes, les vieux schémas. Le crop-top qui a fait débat dans l’espace public est porté par les garçons, en témoignent les nombreuses vidéos Ti Tok. Les ados de la génération Z détournent des petits hauts de lingerie satinée en brassière de soirée et se promènent en boxers moulants. La lingerie devient vêtement du dessus, la grosse culotte avec gros élastique, le nouveau short, comme sur Julia Fox, qui la porte même sur les parkings de Los Angeles. Le corps parle et se libère même de toute suggestion sexualisée. Le nu, qui a toujours été arme politique se met dans un contexte d’empowerment au service de toutes les morphologies et de tous les sexes.
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