National Geographic fait son autocritique sur ses reportages racistes.

par Ça Zap - Zapping TV

National Geographic fait son autocritique sur ses reportages racistes. Le magazine de photographie et de reportage mondialement réputé a décidé de faire son « examen de conscience ». Un professeur d'histoire a ainsi été invité à pointer les clichés racistes publiés dans la revue pendant des années. National Geographic est-il un magazine raciste ? A priori, non. Pourtant, la rédactrice en chef de la revue américaine, Susan Goldberg, a décidé de faire son autocritique en faisant appel à un historien pour mettre en évidence les stéréotypes racistes publiés pendant de longues années dans les pages de ce magazine. Elle explique la démarche dans un éditorial publié lundi 12 mars. « Tout ce qu'il y a de plus cliché » John Edwin Mason, professeur d'histoire de l'Afrique et d'histoire de la photographie à l'université de Virginie, a ainsi épluché 130 ans d'archives du magazine fondé en 1888. De son côté, Susan Goldberg souhaitait réaliser un « examen de conscience » à l'occasion d'un numéro spécial sur « le concept de 'races' » avant de rappeler que « le principe même de races est une hérésie scientifique et ne résulte d'aucune façon d'une différenciation biologique ». Les conclusions de ce travail sont abordées dès l'éditorial : « Jusque dans les années 1970, National Geographic ignorait complètement les personnes de couleur qui vivaient aux États-Unis, ne leur reconnaissant que rarement un statut, le plus souvent celui d'ouvrier ou de domestique, est-il écrit. Parallèlement à cela, le magazine dépeignait avec force reportages les 'natifs' d'autres pays comme des personnages exotiques, souvent dénudés, chasseurs-cueilleurs, sorte de "sauvages anoblis", tout ce qu'il y a de plus cliché. » Un reportage en Afrique du Sud pointé du doigt Afin de montrer concrètement par quoi cela se traduisait dans les pages du magazine, John Edwin Mason a pris l'exemple d'un reportage en Afrique du Sud en 1962 dans lequel aucun Noir sud-africain n'a la parole et où les personnes noires qui apparaissent sont des domestiques, des ouvriers ou des gens en train de danser. « Contrairement aux magazines comme Life, National Geographic a très peu fait en sorte que ses lecteurs dépassent les stéréotypes de la culture blanche occidentale, poursuit l'éditorial. [...] National Geographic n'a pas organisé l'émancipation des préjugés que son autorité aurait permis d'organiser », explique l'historien. Il ne reste plus qu'à ne pas reproduire les mêmes erreurs. À commencer par le prochain numéro du magazine, consacré au concept de « race ».

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