Nantes. Léa s'est volatilisée il y a un an : une disparition qui « reste mystérieuse »

par Kangai News

Cela fait un an jour pour jour que Léa Petitgas a disparu. On est sans nouvelles de cette jeune fille de 20 ans, depuis le 13 décembre 2017. Douze mois après, jour pour jour, retour sur cette disparition. Il y a un an jour pour jour, la nantaise Léa Petitgas, 20 ans, disparaissait. À chaque disparition, des avis de recherche sont placardés. Ce fut le cas pour Léa Petitgas, 20 ans, quand elle s'est volatilisée, l'hiver dernier. Douze mois après, toujours pas de point final. « Léa et moi, on est fusionnels. » Combien de fois nous l'a-t-il répété ? Cette phrase, souvent au présent, parfois à l'imparfait, a rythmé les deux bonnes heures d'interview. Christophe Petitgas nous a reçus, mardi 13 novembre, dans son pavillon, qu'il partage avec sa compagne, à Sainte-Pazanne. Pour parler de l'angoisse qui le mine depuis maintenant tout juste onze mois. Onze longs mois que sa fille, Léa, née en août 1997, a disparu. Une source proche du dossier nous assurait la semaine passée : « Il n'y a plus, en l'état, véritablement de piste. » Léa peut-elle encore être en vie ? « Cette disparition reste très mystérieuse, d'autant que son corps n'a pas été retrouvé. Elle est donc peut-être vivante quelque part... » Le mauvais signe, selon notre source, c'est qu' « elle ne paraît pas avoir préparé un départ » . Difficile dans ces conditions d' « échapper à toutes les vérifications réalisées » .Dernier signe de vie dans son studio Une certitude, depuis le mercredi 13 décembre, 23 h 30, aucun de ses proches ne l'a vue. Le dernier, c'est Tchi Tcha, son ami dessinateur de manga. C'était dans le studio de Léa, au troisième étage de cette maison de rue de la Motte-Picquet, dans le quartier Canclaux, à Nantes, qu'elle louait depuis septembre, depuis sa rupture avec son petit ami, un militaire vannetais. Les lendemain et surlendemain, 14 et 15 décembre, elle ne se rend pas à la maison de quartier Halvêque où elle vient de décrocher un service civique. Ses collègues ne s'inquiètent pas. D'autant que Léa ne travaille pas auprès du public mais seule, sur l'histoire du quartier. Sa disparition est seulement signalée le dimanche à la police. Par une amie qui s'inquiète d'entendre ses chats miauler. La police déboule le lundi « Il était 13 h 30, j'étais au travail. Je n'y croyais pas. J'ai réalisé quand suis arrivé et que j'ai vu des policiers en tenue blanche » , raconte Christophe Petitgas, 47 ans. La police judiciaire est saisie de l'enquête. Les proches, mais aussi Tchi Tcha, Sam Paï, son grand pote qu'elle a connu en faisant du kendo à Saint-Nazaire, près de chez sa mère, ou son ex-compagnon, sont entendus. Un couple de Canadiens, qui lui a offert un canapé-lit avant de quitter Nantes, est aussi interrogé. Pas un début d'indice. Un appel à témoin est diffusé très largement, le jeudi 21 décembre. 1 500 avis de recherche, deux appels à témoin Si les enquêteurs n'ont aucune assurance sur l'heure précise de la disparition, ils savent que le téléphone de Léa a été détecté le jeudi 14 décembre, vers 9 h. Il a borné chez ses voisins. Et selon Christophe Petitgas, quelques centaines de mètres plus loin. « Pas en direction de son travail. » De son côté, le père de Léa se mobilise. Il imprime et affiche 1 500 avis de recherche. L'enquête patine. Épais brouillard. Toujours pas de retrait sur son compte. Fin février, nouvelle photo, nouvel appel à témoins. Rien. L'Office central pour la répression des violences aux personnes, est appelé à la rescousse. Mi-mai, Christophe Petitgas et sa compagne ont dû se plier aux règles élémentaires et systématiques dans le cadre d'une disparition. Interrogatoires serrés : « D'entrée, le policier me dit : « Je n'ai rien contre vous mais je ne suis pas un type sympa. » J'avais un psy dans le dos qui m'observait. » « J'ai cru à une mauvaise nouvelle » Le policier l'assaille de questions. Revient sur cet échange téléphonique qu'il a eu avec Léa le mercredi soir, à propos de loyers impayés, et sur ces 1 700 € qu'il lui aurait avancés. « L'inspecteur me dit : « Vous savez, dans 90 % des cas, ce type d'affaires, c'est lié au sexe ou à l'argent » . » Le « rouleau compresseur » de l'audition continue. Christophe Petitgas raconte : « Il me demande : « Il y a quelque chose que je ne comprends pas, votre téléphone n'a plus borné de 9 h à 11 h, le jeudi 14 décembre. » Bah, je lui ai répondu : « Vous croyez que je pourrais faire du mal à ma fille ? » . Je ne suis pas complètement idiot, ils l'ont fait exprès pour me faire sortir de mes gonds. » Cinq heures d'interrogatoire et à la fin, dit-il, ces mots de l'officier : « On fera tout pour retrouver votre fille. » En juillet dernier, nous confie-t-il, il a vu débarquer les enquêteurs chez lui. À l'improviste. « Quand je les ai vus, suis devenu pâle. J'ai cru à une mauvaise nouvelle. En fait, ils sont venus regarder mon ordinateur. » Christophe Petitgas nous parlerait des heures. D'une armoire, il ressort deux photos datant d'une dizaine d'années et un livre de poche qu'elle lui a dédicacée. « J'espère qu'on ne lui a pas fait de mal. Tant qu'on n'a pas retrouvé le corps, on peut retrouver ma fille » , souffle-t-il.

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