Nanterre: la fac fermée après l'occupation d'un bâtiment et 7 interpellations.
par Ça Zap - Zapping TV
Nanterre: la fac fermée après l'occupation d'un bâtiment et 7 interpellations. Un bâtiment occupé, une intervention des CRS et la fermeture totale de l'université: la faculté de Nanterre a connu lundi une journée particulièrement mouvementée qui s'est soldée par sept interpellations. Tout a commencé vers 7 heures du matin dans cette université emblématique de région parisienne, d'où était partie la contestation en Mai 68. Une "trentaine d'individus extérieurs à l'université ont pénétré par effraction dans un bâtiment", a raconté à l'AFP le président de l'établissement, Jean-François Balaudé. "On a demandé l'intervention des CRS car ce n'était pas des étudiants de l'université", a-t-il expliqué. Alors que des sites universitaires sont touchés depuis plusieurs semaines par la contestation contre la loi modifiant l'accès à l'université, les CRS sont intervenues à la mi-journée à Nanterre pour déloger les occupants. Les jeunes se sont retranchés sur un toit et les policiers se sont ensuite repliés. Des étudiants et enseignants ont alors décidé d'organiser une réunion dans une salle de ce bâtiment, pour discuter des suites à donner au mouvement contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) de la ministre Frédérique Vidal. Vers 15 heures, cette réunion improvisée à laquelle assistaient quelque 200 personnes a été interrompue par les CRS, qui ont pénétré une seconde fois dans les locaux et interpellé sept personnes. Un étudiant et deux policiers ont été légèrement blessés, selon la présidence qui a nié avoir eu connaissance de la présence de "personnels et étudiants" dans le bâtiment. "Nous en avons été informés alors que l'opération était déjà en cours", a-t-elle assuré dans un communiqué diffusé sur Twitter dans la soirée. Sur place, l'intervention policière a choqué. "Ca fait 38 ans que je suis ici, je n'ai jamais vu les CRS intervenir comme ça", s'est indigné Jean-François Lé Val, élu du personnel au conseil d'administration. Anne-Frédérique Perol, bibliothécaire, s'est dite elle aussi "complètement sidérée". Le président de Nanterre "ne nous parle pas. Il commémore Mai 68, mais quand on demande le dialogue, il envoie les CRS", a déploré Zoé Vaillant, une professeure de géographie présente à la réunion interrompue par l'intervention des CRS. "On s'est fait frapper" Tom, étudiant en 2e année de droit qui se décrit comme non militant, a raconté avoir assisté à la réunion "par curiosité". "On s'est fait frapper", a-t-il affirmé. "Vu la violence employée" par les forces de l'ordre, "demain s'il y a un blocus de la fac, je serai là". Le président de Nanterre, Jean-François Balaudé, qui a décidé de fermer l'université jusqu'à lundi soir minimum, assume néanmoins d'avoir fait appel à la force publique en pleine semaine de révision avant les partiels. "J'ai considéré qu'on n'était pas du tout dans le contexte de la mobilisation contre la loi ORE, la plateforme de revendications (des jeunes occupant le bâtiment, ndlr) était beaucoup plus large, de style autonome", a-t-il dit. Il a reçu une intersyndicale composée d'étudiants et de membres du personnel en début de soirée. Des militants ont appelé à tenir une assemblée générale mardi à 10h30 et à manifester. Le syndicat Sud éducation a réclamé dans un communiqué "la libération immédiate et sans poursuites des sept étudiant-e-s de Nanterre interpellé-e-s" et appelé "l'ensemble des personnels du supérieur à se réunir et à refuser d'assurer leurs missions, notamment la surveillance des examens, sous la surveillance de la police". Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a lui aussi condamné une "scandaleuse intervention des CRS". "L'Etat Macron. Des CRS et gardes mobiles contre tout le monde à la fois", avait twitté le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, en référence notamment à Nanterre et à l'opération d'expulsions à Notre-dame-des-Landes.
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