Municipales à Paris: Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo, dénonce «la surenchère» sécuritaire de Benjamin Griveaux
par Lopinionfr
Le climat politique est en train de changer à Paris, Anne Hidalgo ne semble plus si facile à battre, entend-on chez ses adversaires. La maire de Paris a-t-elle changé ? « Anne Hidalgo a gagné en sérénité (...) Après quelques critiques sur la méthode, on voit que les résultats arrivent. Les équipements publics sont livrés et l’adhésion au projet de transformation écologique de Paris est importante, y compris chez nos adversaires », se réjouit Emmanuel Grégoire. Anne Hidalgo a annoncé récemment sa décision de créer une police municipale armée de matraques. Elle sera mise en place en 2020. Sur ce sujet, le premier adjoint à la maire de Paris assume le retournement : « Oui, nous avons changé d’avis car depuis 2014, il s’est passé trois phénomènes majeurs qui ont considérablement changé la donne en matière de sécurité publique : les attentats de 2015, le phénomène migratoire avec l’arrivée massive de réfugiés et les transformations d’usages dans l’espace public. » Pour l’instant, ces 3 400 policiers municipaux ne sont pas armés, donnant lieu à beaucoup de critiques de la part de ceux qui pointent l’inefficacité du dispositif. Emmanuel Grégoire se défend : « Chaque commune adapte sa police municipale aux besoin de sa population (...) Nous ne voulons pas de l’arme à feu car elle serait inutile au regard des missions que nous confions à ces agents. Aussi parce que cela créerait de la confusion avec la police nationale, seule en charge d’assurer l’ordre public. La police municipale sera donc chargée de lutter contre les petites incivilités, d’aider à améliorer la propreté et à renforcer la circulation. » Beaucoup d’adversaires à cette mesure craignent que ces agents constituent de nouvelles cibles, ce qui agace le premier adjoint à la maire de Paris : « Ceux qui pensent cela ne comprennent pas le sujet. Les rapports des spécialistes ne recommandent pas l’armement. » Il vise particulièrement Benjamin Griveaux, qu’il « alerte sur le fait qu’il n’existe pas de cadre légal pour armer la police municipale. Ce n’est pas quand il sera maire de Paris qu’il pourra le faire, ajoute-t-il. Il y a une forme d’absurdité à faire de la surenchère. » Toutefois, pour Emmanuel Grégoire, c’est « la droite qui constitue le premier adversaire » de la maire sortante. Selon lui, l’effacement du clivage gauche-droite est un mirage. « Benjamin Griveaux et les candidats autour de lui sont dans une immense confusion lorsqu’ils parlent du “en même temps” etc. (...) Lorsqu’on présente un programme, il est important d’avoir de la clarté et de la précision sur les orientations politiques que l’on entend mener. » Il y a tous les ans moins de Parisiens à Paris. N’est-ce pas un marqueur de la politique menée par Anne Hidalgo depuis presque cinq ans ? « Non, il faut relativiser. La décrue de la population a commencé en 2011, avant l’élection d’Anne Hidalgo. Ensuite les Parisiens font moins d’enfants et enfin, le stock de logements disponibles a baissé d’environ 60 000 sous l’effet des locations meublées touristiques, type Airbnb. Ce faisant, les investisseurs spéculent et spolient les logements des Parisiens. C’est une priorité absolue de lutter contre les pratiques illégales, au dessus de 120 jours par an. Cela représente des dizaines de milliers d’annonces illégales », dénonce-t-il pour conclure.
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