Mogneveille : Soirée tendue autour du projet de la ZAC du Marais
par Oise Hebdo
La réunion d’information sur le projet de la ZAC du marais du lundi 14 mars était pour le moins chahutée. Retour sur une soirée... agitée. Le projet n’est pourtant pas récent, environ 15 ans. Mais il a connu des évolutions au fil du temps. À l’occasion d’une enquête publique démarrée en février, le commissaire-enquêteur Michel Marseille a vu le nombre d’avis d’habitants grossir à sa permanence. Il a donc décidé d’organiser une réunion publique ce lundi 14 mars au soir à la salle des fêtes de Mogneville «pour que tout le monde ait le même niveau d’information», justifie-t-il. Pour s’expliquer autour du commissaire, Alain Boucher, porteur du projet avec sa casquette de président du syndicat mixte des bassins versants de la vallée de la Brèche, Olivier Ferreira de la vallée dorée et Michel Delahoche, maire de Mogneville. La salle des fêtes de Mogneville est pleine à craquer, signe que le sujet mobilise les habitants. Un petit malin a eu la mauvaise idée de mettre du chauffage, si bien que la salle se transforme en étuve, pas sûr qu’il y avait besoin de cela pour échauffer des esprits déjà bouillants. “On ne voit rien et on entend rien !” Il est un fléau dans le Clermontois plus tenace que des punaises de lits; la propension des élus locaux à être mauvais en communication. Derrière eux, un mur immaculé de presque 6 mètres de large, sur lequel ils projettent... une image d’à peine 2 mètres. Si bien qu’au bout de 5 minutes on s’agace de ne rien voir sur les diapositives pourtant faites pour faire comprendre. Vient ensuite la déplorable sono. Une enceinte de kermesse ridicule affublée de deux micros sans fil au fonctionnement aussi alternatif que le rayon d’un phare breton. Là encore, on s’énerve, parce qu’on entend rien, à croire que les élus tendent le bâton pour se faire battre. Exaspérant. Des échanges très tendus Vient le déroulé du projet : Alain boucher évoque le site, les deux hangars gigantesques de 48 000 et 26 000m2. Il explique méticuleusement que tout a été pensé, y compris en termes de gestion des eaux pluviales, source d’inquiétude pour cette zone dite humide. À plusieurs reprises le public s’impatiente, les élus s’agacent. Olivier Ferreira lance un «tu la fermes» à un monsieur Gourdin, agriculteur courroucé de voir une de ses parcelles coupées en deux par le futur barreau routier. Ambiance. Près d’un millions de mètres carrés d’entrepôts de logistique dans l’Oise Johann Lentz, un des leaders du collectif contre le projet estime à la sortie de la salle que «les réponses attendues n’ont pas été fournies par les élus». Didier Malé le président de l’association écologiste du ROSO estime que c’est une hérésie de continuer à truffer le département de sites logistiques : «on atteint le million de mètres carrés.» Alain Boucher répond qu’ici il ne s’agit pas de logistique, mais de e-logistique, réaction de révolte dans la salle qui n’est pas convaincue par cette nuance. La responsable d’un centre équestre enclavé dans le projet assure que cela va tuer son entreprise. «Nous cavaliers et propriétaires de chevaux en pension là-bas, nous finirons par partir, faut pas se leurrer, qui veut mettre son animal dans un site aussi industrialisé ?» crie une cavalière. D’autres encore craignent pour leur qualité de vie, pour la dépréciation de leur bien immobilier. L’ambiance vire rapidement au débat façon Michel Polac. On note au milieu du charivari le calme olympien de Michel Marseille qui rappelle que la durée de l’enquête publique a été prolongée jusqu’au 21 mars.
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