Mines antipersonnel en Bosnie-Herzégovine : le passé tue encore
par euronews-fr
Dix-neuf ans après la fin de la guerre (1992-95), la Bosnie-Herzégovine vit encore sur un vaste champ de mines antipersonnel. D’après les estimations, il y en aurait encore 200.000 disséminées sur le territoire. Ce qui représente quelque 1 300 km² de zones potentiellement dangereuses.Les autorités bosniennes ont engagé une campagne qui prévoit l‘élimination de tous ces engins d’ici à 2019, mais les financements manquent et un scandale de corruption au sein de l’agence d‘État en charge de la coordination des opérations de déminage est venu entacher ces efforts.La situation s’est encore aggravée ce printemps avec les inondations. Plusieurs milliers de glissements de terrain ont modifié le paysage bosnien et ici ou là, des mines ont été déplacées, rendant leur détection et leur désamorçage encore plus compliqués. Aujourd’hui, plus personne ne sait où se trouve une partie de ces engins.En attendant, la liste des victimes s’allonge : elle comporte 14 noms de plus sur les six premiers mois de l’année. Parmi eux, quatre dont un enfant qui ont péri. Depuis la fin de la guerre, ce sont près de 1700 personnes qui ont perdu la vie ou ont été blessées dans l’explosion de mines dans le pays. Nous avons rencontré certaines d’entre elles : Aladin par exemple qui a perdu une jambe dans de telles circonstances il y a quelques années ou encore Mirnes, un jeune homme de 18 ans qui en janvier dernier, a été très grièvement blessé aux bras et a perdu un cousin dans un accident du même type alors qu’ils étaient allés couper du bois en forêt.BONUS 1 : AMIR MUJANOVICLa Bosnie-Herzégovine sera-t-elle débarrassée de ses mines antipersonnel en 2019 ? Amir Mujanovic, directeur de l’ONG “Initiative pour les survivants des mines” basée à Tuzla, nous explique les obstacles que son pays doit surmonter pour y parvenir : d’après les estimations, 200.000 engins explosifs sont encore enfouis dans le sol bosnien, mais les fonds et la volonté politique manquent pour qu’ils soient détectés aussi vite que possible. Retrouvez l’interview intégrale d’Amir Mujanovic en anglais en cliquant sur ce lien.BONUS 2: AHDIN ORAHOVACLa Bosnie-Herzégovine affronte de grandes difficultés dans sa campagne d‘élimination des mines antipersonnel. Quelles sont-elles ? À Sarajevo, Ahdin Orahovac, directeur-adjoint de l’agence d‘État en charge du déminage BHMAC, nous donne sa réponse. Pour écouter toute l’interview en anglais, veuillez cliquer sur ce lien.
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