Migrants: l'ombre du bras de fer entre l'Italie et les ONG plane sur la France
par Lopinionfr
Matteo Salvini pensait avoir gagné sa bataille contre l’immigration illégale et les humanitaires qui leur viennent en aide… Et pourtant le problème lui revient à la figure et pourrait bien prochainement gêner le gouvernement à Paris. On en parle tout de suite dans ce nouvel épisode de «[px_nbsp:nbsp]Plus près des étoiles». Depuis sa nomination au ministère de l’Intérieur il y a un an, le leader de l’extrême droite italienne Matteo Salvini a fait de la lutte contre l’immigration l’alpha et l’oméga de sa politique. Dès ses premiers jours en fonction, il avait interdit l’accès aux ports italiens aux ONG de sauvetage en mer qui s’efforcent de secourir les nombreux migrants qui tentent toujours la périlleuse traversée depuis les côtes libyennes. L’intransigeance italienne a mis dans l’embarras les Européens, incapables de trouver une solution politique au défi migratoire et depuis un an chaque bateau fait l’objet de longues et pénibles tractations entre Etats pour décider du sort des quelques dizaines de personnes à bord. De guerre lasse et face aux poursuites judiciaires lancées en Italie, beaucoup d’humanitaires avaient jeté l’éponge et Salvini triomphait. Seulement, les traversées ont repris de l’ampleur au mois de juin, particulièrement depuis la Tunisie. Face à cette situation de blocage, le navire Sea-Watch et sa capitaine allemande ont accosté de force à Lampedusa il y a deux semaines, un « acte de guerre » pour Matteo Salvini aussitôt imité par d’autres humanitaires ayant choisi à leur tour la désobéissance. La coalition au pouvoir en Italie se déchire sur cette question, la Ligue de Salvini accuse ses partenaires du Mouvement 5 étoiles de les abandonner, ce dernier ironise et le président du conseil italien a convoqué ce mercredi un conseil des ministres pour calmer tout le monde. Si le sujet sème la discorde en Italie, le gouvernement français aurait tort de se croire à l’abri. La capitaine du Sea-Watch a ainsi expliqué qu’elle avait demandé l’autorisation d’accoster à Marseille sans jamais obtenir de réponse, Matteo Salvini lui-même a menacé de dérouter les navires vers la cité phocéenne. Depuis l’épisode du navire Aquarius, le gouvernement se montre ferme en paroles mais contrairement à l’Espagne ou à Malte s’est jusqu’ici débrouillé pour ne jamais accueillir les bateaux des ONG. Pour le dire clairement las Français s’en tirent bien… Mais jusqu’à quand ?
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