Meuse. Deux hommes jugés pour avoir tenté de noyer une octogénaire.
par Ça Zap - Zapping TV
Meuse. Deux hommes jugés pour avoir tenté de noyer une octogénaire. Deux cousins âgés de 30 ans sont jugés dans la Meuse pour avoir tenté de noyer une femme âgée de 93 ans après l'avoir cambriolée. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité Deux cousins âgés de 30 ans encourent la réclusion criminelle à perpétuité devant la cour d'assises de la Meuse pour avoir tenté de tuer une octogénaire, enfermée dans le coffre de sa voiture précipitée dans un canal en octobre 2013. La victime, Jacqueline Dubois, une ancienne professeure d'éducation physique désormais âgée de 93 ans, a écouté attentivement la lecture des faits par la présidente de la cour d'assises, Catherine Hologne. La victime a réussi à rejoindre l'habitacle Réveillée à l'aube le 10 octobre 2013 par deux hommes cagoulés, Romuald Delaby et Anthony Champion, la vieille dame, alors âgée de 89 ans, avait été ligotée et bâillonnée, puis maintenue par l'un pendant que le second avait fouillé la maison. Ils l'avaient ensuite enfermée dans le coffre de sa voiture qu'ils avaient précipitée dans le canal de la Marne au Rhin, sur la commune de Longeville-en-Barrois. Alors que le véhicule s'enfonçait dans l'eau, Mme Dubois était parvenue à rejoindre l'habitacle, mais la pression de l'eau l'avait empêchée d'ouvrir les portes. Elle avait tenté en vain de briser les vitres « sous le regard des deux individus encore présents ». Une joggeuse avait donné l'alerte et des salariés d'une entreprise à proximité avaient extrait Mme Dubois en chemise de nuit, « trempée de la tête aux pieds ». Ils l'avaient trouvée « le visage collé au plafonnier, pour pouvoir respirer dans la dernière poche d'air de l'habitacle ». Assise en face des deux hommes, un gilet noir sur un chemisier coloré, la nonagénaire aux cheveux blancs a soutenu leur regard, souriant régulièrement à son avocat. Délinquants dès l'adolescence Les débats se sont ouverts par l'examen de personnalité des deux accusés qui ont eu « une vie en miroir », construite dans un contexte familial de violence, de maltraitance et d'alcool, a souligné la présidente. Adolescents, ils ont rapidement basculé dans la délinquance : Delaby a été incarcéré pour la première fois à 16 ans, son acolyte Champion à 15 ans. L'un et l'autre, dont le casier judiciaire compte désormais 19 et 15 condamnations, étaient auparavant passés à de nombreuses reprises devant un juge des enfants. « C'est ma logique à moi. Si je fais dix vols dans un mois, je gagnerai plus que si je travaille », a expliqué Anthony Champion, visage anguleux et cheveux coupés courts, assurant avoir changé d'état d'esprit depuis son incarcération. Si Champion a reconnu l'intégralité des faits, Romuald Delaby, brun aux cheveux ras, décrit comme « influençable », a réfuté la tentative de meurtre. « Je ne suis qu'un petit voleur, pas un "tortureur" de femmes », a-t-il dit, affirmant penser « tous les jours » aux faits. « Jamais de ma vie, j'aurais pensé qu'on fasse ça », a-t-il confié. La préméditation n'a pas été retenue Dans son enfance marquée par les placements en foyers et en familles d'accueil à l'âge de 10 ans, sa grand-mère, toujours en vie, a constitué un solide point de repères. Cette figure bienveillante « ne l'a pas freiné » dans la commission des faits, a observé l'avocat général, Bruno Fleury. Les deux hommes, pères de famille, ont été identifiés en 2016. Delaby connaissait la victime pour avoir réalisé à son domicile des travaux de jardinage dans le cadre d'un chantier de réinsertion. La veille de l'agression, il avait fêté la fin d'un aménagement de peine. Mis en examen pour tentative d'assassinat, les deux hommes sont finalement jugés pour « vol avec violence en récidive légale et tentative de meurtre pour favoriser sa fuite ou assurer l'impunité de son auteur », la préméditation ayant été écartée. Selon l'instruction, ils n'avaient pas eu l'intention de tuer Mme Dubois, emportant des vêtements pour qu'elle n'ait pas froid en chemise de nuit. L'idée de précipiter la voiture dans le canal avait surgi quand ils s'étaient sentis acculés. Le verdict de ce procès est attendu jeudi.
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