Saint-Loise, Mélissa, 21 ans, est maman d’un petit garçon. Kévin, 26 ans, se bat pour s’en sortir aussi. Tous deux jeunes précaires témoignent de leurs rudes parcours dans la vie. Avec conviction.Pas l’itinéraire d’une enfant gâtée que celui de Melissa Huaux, jeune précaire, maman de 21 ans. Elle a connu bien des galères avant de commencer à se reconstruire. « La naissance de mon fils m’a boosté », assure-t-elle. Petite, elle a vécu en périphérie de Saint-Lô, obtenu son brevet au collège Pasteur. Une enfance chahutée par la séparation de ses parents « sur fond d’alcool et de violences intrafamiliales », suivi de « l’apparition d’un beau-père qui ne voulait pas de moi. » Mélissa a été « chassée de chez elle », après un parcours chaotique au lycée. « Je cherchais ma voie et ne la trouvais pas. À la rue à 18 ans, j’ai squatté chez des connaissances. Je vivais à leur crochet. Pas que des bonnes fréquentations et suis tombée dans l’addiction : droguée. » Elle rencontre un homme, violent, tombe enceinte, perd son bébé à cause des coups subis.Le bouche-à-oreille lui fait connaître la Mission locale où, grâce aux conseillères, à une aide financière, aux ateliers avec les autres jeunes précaires, à quelques stages, elle comprend une chose. « Je suis faite pour épauler. Avec mon vécu, rendre la vie plus facile aux autres me paraît sensé. »
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