Méfions-nous de nos croyances [Benoît Heilbrunn]
par GroupeXerfi
Nous sommes tous intimement convaincus qu’il n’est pas possible de vivre sans croire. Qu’il s’agisse de croire au bonheur, à la démocratie, à l’amour ou à la vie éternelle. La croyance ferait partie de notre vie personnelle et sociale, si bien que nous sommes souvent prêts à nous écharper pour défendre nos croyances. Mais qu’est-ce au juste que croire ? Le terme « croire » porte en lui la marque de l’incertitude. Lorsque je dis « je crois que vous écouterez cette chronique jusqu’au bout », je veux signifier que je pourrais fort bien me tromper. Il en va de même dans une expression comme « je crois qu’elle m’aime ». Le doute fait donc partie de l’acte de croire, ce qui le distingue clairement du mot savoir qui exprime plutôt une certitude avérée. D’incertaine ou possible, voire probable, la croyance se barde vite de la force de l’évidence, de l’intuition et de la foi. Une conviction totale qui supporte mal la contradiction, précisément peut-être parce qu’elle ne peut totalement évincer l’incertitude qui l’habite de manière souterraine. Dans son ouvrage, Pourquoi croit-on, Le psychologue Thierry Ripoll cite une étude indiquant qu’un américain sur quatre croit aux fantômes, un sur six pense être en contact régulier avec des proches défunts, un sur trois admet l’existence de la télépathie [...]
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