Au bout du fil, la voix de Boubou Cissé est chuchotante. « Désolé, je ne peux pas parler trop fort. Je suis à l'abri, mais je ne suis pas à l'aise », affirme l'ancien Premier ministre du Mali d'avril 2019 à son renversement par l'armée, le 18 août 2020. Avec le président Ibrahim Boubacar Keïta, et d'autres personnalités politiques et militaires, Boubou Cissé est arrêté. Le 8 octobre 2020, le Comité national pour le salut du peuple (la junte militaire) le libère, mais précise qu'il doit rester « à la disposition de la justice à toutes fins utiles ». Le Temps, le quotidien de Lausanne, qui a pu entrer en contact avec lui, souligne que l'ancien Premier ministre a le souffle court, « comme saccadé par cette harassante partie de cache-cache ». Depuis le 24 décembre, Boubou Cissé vit planqué à l'intérieur du Mali. Il raconte : « Ma maison a été visitée par des agents de la sécurité d'État alors que j'étais sorti faire une course. Ils ont violenté mes employés pour qu'ils disent où j'étais. ...