Malaise étudiant: "Le gouvernement ne prend pas la mesure du problème !"
par humanite-fr
Innocent Vermorel-Molo est étudiant à l’université Lyon 3. Il y a quelques semaines, il reçoit un mail de sa faculté, annonçant qu’un étudiant de son campus a tenté de mettre fin à ses jours. Après ce tragique événement, il crée la page Facebook Génération Covid, un lieu d’échange et de prévention à destination des étudiants. “Ils s’y sentent écoutés, ils partagent ce qu’ils ressentent, et peuvent prendre conscience qu’ils ne sont pas seuls dans leur coin à se sentir mal” estime le cocréateur de la page Génération Covid. Innocent cherche à alerter sur le malaise profond qui touche bon nombre de ses camarades, en pleine crise du Covid-19, qui transforme leur vie depuis des mois. Détresse psychologique, précarité financière ou alimentaire… Il en est persuadé, les étudiants “meurent à petit-feu…”. Les témoignages abondent en effet sur la page Facebook, à l'instar des autres réseaux sociaux, investis ces dernières semaines pour alerter sur leur solitude et leur désespoir, certains derrière le hastag #étudiantsfantômes. Ce jeudi, Innocent a manifesté à l’appel d’associations étudiantes lyonnaises pour crier son refus de voir fait de sa génération une “génération sacrifiée”. Face à cette situation exceptionnelle, il regrette des mesures gouvernementales insuffisantes - des critiques largement partagées par les organisateurs de la manifestation. “Aujourd’hui, être étudiant, c’est un sacerdoce. Et le gouvernement n’en prend pas la mesure” déplore Innocent. “Ce n’est pas 400 euros qui vont sauver les étudiants… Ni rajouter quelques psychologues, déjà peu nombreux !” conteste l’étudiant, qui rappelle au passage la nécessité d’une “politique pérenne, une stratégie sur le long-terme”, pour un sujet d’une telle importance. Innocent insiste également sur le besoin qu'ont ces jeunes d'être pris au sérieux lorsqu'ils expriment leur malaise, alors qu'il est courant de les réduire ces derniers temps à des fauteurs de troubles qui s'amusent dans des fêtes clandestines. “La plupart des jeunes, ils ne feront pas la fête” affirme-t-il au contraire en parlant des mois à venir. Trop occupés à être prisonniers “de leurs problèmes psychologiques, des dettes qui se sont accumulées, et du fait qu’ils doivent d’abord penser à manger...” SUIVEZ L'HUMANITÉLa fête de l'Humanité : https://fete.humanite.fr/Tous nos articles : https://www.humanite.fr/Facebook : https://fr-fr.facebook.com/humanite.fr/Twitter : https://twitter.com/humanite_fr
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