Macron regrette que Le Pen soit moins présentée "comme d'extrême droite"
par Huffington Post
POLITIQUE - La faute aux journalistes, entre autres. À l’occasion d’un déplacement de campagne présidentielle à Fouras (Charente-Maritime), jeudi 31 mars, le président-candidat Emmanuel Macron a regretté la “banalisation” de Marine Le Pen et de l’extrême droite, dont les médias seraient en partie responsables. “Collectivement j’ai moins entendu dire qu’elle est d’extrême droite. Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient “c’est terrible, front républicain”. Les forces politiques républicaines disaient “jamais”. Il n’y a plus cette réaction-là”, a-t-il déploré alors qu’il était interrogé sur les derniers sondages qui pointent une progression de la candidate du Rassemblement national. “Les gens l’ont banalisée, ont détourné le regard, on dit: c’est plus sympathique... Alors il ne faut pas s’étonner”, a ajouté le président de la République, en plein bain de foule. “Si on dit que c’est un programme gentil, comme les autres, que ce n’est pas d’extrême droite, tout va bien”, a-t-il ironisé, appelant le parti de Marine Le Pen de son ancien nom du “Front National”, une façon d’insinuer que la formation politique n’a pas changé. Selon un sondage Elabe publié mercredi par BFMTV, Emmanuel Macron engrangerait 28% des intentions de vote (+0,5 point) au premier tour, pour lequel il terminerait en tête. Mais l’écart avec la candidate d’extrême droite se réduit de sept points au second tour, dorénavant estimé à 52,5% face à 47,5%. De la “politique fiction” Interrogé sur le risque d’une victoire de son adversaire, Emmanuel Macron s’est refusé à commenter “quelque chose qui n’existe pas” et à “faire de la politique fiction”. “Je vais me battre pour convaincre plus de Français qu’il y a cinq ans au premier tour et encore davantage au second tour”, a-t-il seulement répondu. Ce qui n’empêche pas des soutiens du président de faire part publiquement de leurs craintes. “Je sais que Marine Le Pen peut gagner au second tour de l’élection”, a notamment déclaré Édouard Philippe, lors d’un meeting dans le Val-de-Marne, mercredi. Quelques jours plus tôt, sur France 5, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin évoquait aussi sérieusement cette hypothèse: “J’ai toujours pensé que Mme Le Pen, que je rencontre depuis que je fais de la politique, est dangereuse. Elle l’est pour le président de la République. Elle peut gagner cette élection présidentielle”. “Il faut continuer à dire quelle est la vérité des projets, les solutions qu’ils proposent, je les combats avec force”, a conclu de son côté Emmanuel Macron à Fouras. Tout en disant respecter les électeurs du RN “car il y a de la douleur, de la peur”, il a pointé du doigt “un tandem, porté par un clan et un nouveau venu”, une allusion à Éric Zemmour qu’il n’a pas nommé. En 2017, Emmanuel Macron avait devancé Marine Le Pen au premier tour (24,01% contre 21,30%) avant de la battre largement au second (66,10% contre 33,90). Lors de son allocution de victoire au Louvre, il avait osé cet engagement à l’attention des électeurs frontistes: “Je ferai tout durant les 5 années qui viennent pour qu’ils n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes”. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/
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