Macédoine du Nord. Une élection présidentielle dans l'indifférence générale
par Kangai News
À quelques heures de connaître le nom de leur nouveau président, les électeurs de Macédoine du Nord ne montrent pas le moindre enthousiasme. Un taux d'abstention record est même à craindre. La Macédoine du Nord vote dimanche pour désigner son président, avec un risque d'abstention massive susceptible d'invalider l'élection, signe du divorce entre citoyens et politiques trois mois après le changement de nom du pays. S'affrontent le candidat de la gauche au pouvoir, Stevo Pendarovski, celle de l'opposition de droite, Gordana Siljanovska-Davkova, et le représentant de la communauté albanaise, Belrim Reka. Si le rôle du président est honorifique, il s'agit du premier scrutin depuis que le petit pays balkanique s'est rebaptisé « Macédoine du nord », en vertu d'un accord avec la Grèce salué en Occident, notamment par les responsables de l'Union européenne. En échange, Athènes, qui estimait que « Macédoine » était le nom exclusif de sa province autour de Thessalonique, a levé son véto à l'adhésion de son petit voisin à l'Otan et à l'ouverture de négociations avec l'UE, espérée pour juin. Le nom du Premier ministre social-démocrate Zoran Zaev a été évoqué comme lauréat potentiel du Nobel de la Paix, avec son homologue grec Alexis Tsipras. Cet enthousiasme n'a pas fait contagion parmi les 1,8 million d'électeurs, dont beaucoup restent mécontents de ce nouveau nom perçu comme le fruit d'un diktat de l'étranger. Surtout, la plupart sont d'abord préoccupés par un quotidien difficile de précarité économique dont ils rendent leurs gouvernants responsables.
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