Londres-Bruxelles : "je t'aime, moi non plus"
par euronews-fr
Dans les années 60, les Britanniques en rêvaient, pourtant, de l’Europe et de ses perspectives commerciales… Ils se heurtent alors au véto du général de Gaulle, qui voit en eux le cheval de Troie des Américains. Il leur faudra attendre le retrait du Président français des affaires pour pouvoir enfin signer, en 1972, le traité d’adhésion, effectif le 1er janvier 1973. Une trop longue attente peut-être : dès lors, de sommet en sommet, Londres n’eut de cesse de montrer ses réticences à davantage d’intégration.Son premier “non” sera pour le Système monétaire européen, mis en place en 1979. Seule, la Grande Bretagne n’y entre pas. Sous la baguette de John Major, la livre-sterling finit par rejoindre le SME en 1990, et encore, avec un aménagement spécial, pour en sortir deux ans plus tard, avec une forte dévaluation. Autre sujet d’affrontement avec Bruxelles, la PAC. Dans les années 80, Margareth Thatcher s‘élève contre le coût du budget européen, et martèle son fameux “I want my money back”. Deuxième plus grand contributeur au budget européen, à l‘époque consacré au deux tiers à l’agriculture, Londres en bénéficie peu. Thatcher parvient à obtenir un chèque de rabais en 1984. Quatre ans plus tard, son discours à Bruges restera célèbre : “Si nous avons réussi à faire reculer chez nous les frontières de l’Etat, dit-elle alors, ce n’est pas pour les voir réimposées au niveau européen, avec un super-Etat européen exerçant à partir de Bruxelles une domination nouvelle…”Un leit-motiv qui va durer entre Londres et Bruxelles. Malgré la signature du traité de Maastricht, qui prévoit notamment la création de l’euro en 1999, Londres et Tony Blair tergiversent. Le référendum envisagé quant à l’adoption de l’euro n’aura finalement jamais lieu. La Grande-Bretagne n’entrera pas dans l’Eurozone.Et la crise économique amorcée en 2008, combinée au retour au pouvoir deux ans plus tard des conservateurs a définitivement enterré cette possibilité.
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