Loi Evin : les députés prônent un «assouplissement», le gouvernement accuse «un coup dur»
par Libération
Les députés ont voté dans la nuit de mercredi à jeudi l'amendement d'un sénateur assouplissant la loi Evin. Une décision qui va à l'encontre des avis répétés de représentants du gouvernement, dont la ministre de la Santé, qui dénonce un «coup dur pour la santé publique». A l'origine de ce revirement, la Loi Macron. La ministre de la Santé «regrette que la loi Macron serve à détricoter la loi Evin». Un avis que ne partage pas Bruno Le Roux. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée assure que «dans le texte de la loi Macron aujourd'hui, il n'y a absolument rien qui remette en cause la loi Evin» et préconise de «continuer le dialogue avec le gouvernement» pour trouver des compromis. Le bémol dans l'amendement que les députés ont refusé de supprimer, c'est la distinction entre information et publicité en matière de communication sur l'alcool. Une distinction qui nécessiterait quelques précisions. «Nous précisons juridiquement la notion de publicité», a déclaré le député socialiste, Gilles Savary. Pour Bernard Accoyer, député Les Républicains (LR) de Haute-Savoie, «ce n'est pas une remise en cause de l'esprit de la loi Evin». Loin de là. La loi Evin, qui constitue «un équilibre entre les intérêts de santé publique et les intérêts économiques», selon la ministre, avait besoin d'un renouveau, selon certains députés. «Ambigue» et «mal-interprétée», comme la décrit Bernard Debré, député LR, la loi porté par l'ancien ministre, Claude Evin, «va remettre les choses à jour».
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