Loi anti-casseurs: «Les abstentions montrent qu’il y avait une vraie interrogation» sur le texte, juge Aurélien Taché (LREM)
par Lopinionfr
Aurélien Taché fait partie des députés LREM qui se sont abstenus lors du vote, à l’Assemblée, de la loi anti-casseurs. Il explique: «Sur le plan des principes, les abstentions montrent qu’il y avait quand même une vraie interrogation (…) Je pense qu’on aurait pu trouver une autre réponse pour que les exigences d’ordre public soient respectées (…) Je regrette qu’on ait pas pu, sur le plan des principes, trouver autre chose que cette restriction des libertés par le préfet». Un échec pour le gouvernement ? «C’est difficile de parler d’échec car la loi a été votée mais sur le plan idéologique et des principes, c’est certainement quelque chose qui n’a pas été compris». Il ajoute encore : «Je ne pense pas qu’on se soit opposé. La Commission des lois avait fait un énorme travail pour modifier ce texte, preuve que le groupe parlementaire peut vraiment jouer un rôle important. Après, sur le plan politique, si vous avez des gens qui ont un peu une sensibilité différente et qui s’inscrit dans l’idéologie et l’ADN d’En Marche, il est normal qu’ils puissent l’exprimer par un vote sans qu’on considère que cela représente forcément une logique d’opposition». Ce n’est cependant pas la première fois que des députés LREM manifestent un désaccord. Cela révèle-t-il un problème d’axe central dans le parti ? «Il faut pouvoir organiser la pluralité des députés LREM et en faire une force plutôt que d’avoir une vision trop monolithique de ce groupe. Peut-être que, jusqu’ici, c’est ce qui a prévalu». Faut-il alors créer des courants au sein de LREM ? «Non, mais je pense que déjà si on arrivait à avancer sur un corpus de doctrines sur le progressisme, on aurait moins ce genre de déconvenues car le mouvement pourrait exprimer, en amont de ce type de textes, des positions de principe qui éviteraient cela». Christophe Castaner va prononcer aujourd’hui devant les préfets son premier discours sur l’intégration. Notre invité réagit: «J’attends que le ministre de l’Intérieur, contrairement à son prédécesseur, fasse de l’intégration une priorité politique dans la question de l’immigration».
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