LFAUIT: pourquoi Quentin Ratieuville a écrit à Nicolas Sarkozy à 6 ans

par Huffington Post

HANDICAP - “Monsieur le président de la République: pourquoi on m’empêche d’aller à l’école?”, demandait Quentin Ratieuville en 2008. Ce jeune humoriste qui souffre des syndromes de Marfan et Loeys-Dietz, deux maladies génétiques, participe ce mercredi 15 décembre à la demi-finale de “La France à un incroyable talent”, à 21h05 sur M6.  Pour l’occasion, il a décidé de présenter un sketch très personnel sur une injustice dont il a souffert quand il était enfant. En école primaire, alors dépendant de son auxiliaire de vie scolaire (aujourd’hui appelée “accompagnant d’élèves en situation de handicap”, AESH), il se voit réduire cette aide par l’Académie de Normandie. À la place, on lui propose... un ordinateur. Ne pouvant plus suivre l’intégralité des cours, ses parents sont contraints de lui faire l’enseignement à la maison, l’isolant ainsi de ses camarades. La double peine pour celui qui est déjà condamné à vivre avec ses deux maladies qui lui imposent des séjours réguliers à l’hôpital. À ce jour, il a subi 21 opérations chirurgicales à seulement 19 ans. “Je l’ai mal vécu car j’adorais l’école à cette époque-là et cela me permettait de sortir la tête de l’eau entre deux séjours à l’hôpital. Avec cette décision ils m’ont encore plus isolé”, confie l’humoriste soutenu par Waly Dia depuis ses débuts. Face à cette injustice, Quentin Ratieuville avait décidé d’écrire à Nicolas Sarkozy pour tenter de trouver une issue à cette situation, lui permettant ainsi de retrouver ses camarades comme un élève “normal”. Il a alors sollicité l’aide de son grand-père pour écrire cette lettre. Quentin Ratieuville n’a pas reçu de réponse de la part de Nicolas Sarkozy en personne. Toutefois, il a reçu un message de la part de son cabinet. “Même du haut de mes six ans, j’ai compris que leur réponse ne changerait strictement rien”, ajoute-t-il. Après 8 mois de combat mené par ses parents, il a finalement pu retrouver ses camarades et une AVS, présente auprès de lui 24h par semaine. “Ma mère est allée voir la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), au rectorat et et jusqu’au ministère de l’Éducation nationale. Elle s’est battue pour que son fils puisse simplement aller à l’école.” L’appel à Sophie Cluzel Quentin Ratieuville constate que la situation demeure difficile encore en 2021 pour les personnes qui souffrent d’un handicap. “Sur l’inclusion des personnes handicapées, ce n’est pas possible de vivre avec tant de retard”, fustige-t-il, se disant prêt à rencontrer Sophie Cluzel, ministre chargée des Personnes handicapées pour essayer “d’apporter sa pierre à l’édifice”. La France a malgré tout fait d’important progrès depuis le vote de la loi du 11 février 2005, qui a posé le principe du droit à la scolarité pour tout jeune en situation de handicap. Entre 2006 et 2018, les effectifs d’élèves en situation de handicap scolarisés en milieu ordinaire ont presque doublé, passant de 74.000 élèves à plus de 134.000 élèves selon les données du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Dans le second degré, les effectifs ont été multipliés par 3 sur la même période. Quentin Ratieuville mesure de son côté le chemin qu’il reste encore à parcourir. “Par exemple à l’école, ce n’est pas normal d’avoir à batailler pour avoir une AVS. Il faut faciliter l’accès à l’éducation pour les personnes handicapées. C’est compliqué aussi de justifier qu’il faut une carte pour se garer sur une place handicapée”, ajoute-t-il, soulignant plus globalement que l’environnement urbain demeure encore aujourd’hui inadapté pour les personnes qui souffrent d’un handicap. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/

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