Les réfugiés ukrainiens s’insèrent grâce au français
par Ouest France
Les cours de langue dispensés par des bénévoles ou des organismes ont permis à Olga, Iryna et Kate, en Loire-Atlantique, de participer à la vie locale, de travailler ou de suivre des cours à la fac… Il aura fallu moins de deux ans à de nombreux réfugiés ukrainiens pour apprendre à parler et écrire le français, condition sine qua non pour s’intégrer dans leur nouveau pays de résidence. « La langue est importante, c’est un symbole d’acceptation ou non de la condition dans laquelle sont les réfugiés », résume Annette Bolo, sociologue de formation. Cette active septuagénaire de Batz-sur-Mer, en Loire-Atlantique, a donné des cours d’alphabétisation durant un an à cinq Ukrainiennes arrivées au printemps 2022 avec leur enfant ou leur mère, soutenues par la commune et le CCAS (Centre communal d’action sociale).Au total, six bénévoles à la retraite se sont relayés pour dispenser quatre cours d’une heure chaque semaine en français langue étrangère (Fle), une méthode où on ne parle que le français. Les livrets de Fle ont servi à élaborer les cours. Toutes ces Ukrainiennes, comme les 300 (très peu d’hommes) hébergées en presqu’île guérandaise, ignoraient tout de la langue de Molière : elles ont travaillé dur à l’oral pour apprendre les mots de tous les jours. « Parfois, on passait par l’anglais pour se comprendre, ou par le traducteur sur les téléphones », se souvient Annette Bolo. Les cours ont été prolongés par des sorties et des rencontres avec les associations locales pour développer la conversation. Si bien qu’au bout d’un an, tout le monde a pu se débrouiller à peu près, hormis une mère très angoissée, repartie au bout de quelques mois. Les stratégies d’apprentissage ont différé : intuitive et très rapide avec Julia Luhovkina, la trentaine dynamique, venue avec sa fille, sans grand bagage scolaire. Julia a appris de façon « globale et spontanée, car elle a travaillé très vite dans un restaurant de Batz », raconte la bénévole. Au contraire d’Olga Nesterenko, mère elle aussi d’un enfant, « qui a fait des études supérieures » aux beaux-arts de Kharkiv : elle « a intellectualisé davantage en ayant besoin de structures grammaticales ». Mais quatre mois de cours à Saint-Nazaire lui ont permis de combler les blocages du début. L’artiste peintre participe à des expos et souhaite travailler dans ce milieu. « Je connaissais cinq mots français » Kate Duniatkina, 28 ans, connaissait « cinq mots français entendus au cinéma : bonjour, au revoir, merci, amour, s’il vous plaît ! » Depuis 2022, elle a suivi à La Turballe les cours de bénévoles et travaillé seule le français en ligne, le soir. Elle possédait un master de droit en Ukraine. Elle est aujourd’hui inscrite à la fac de Nantes dans un master de Droit international. « Ça a été dur au début, surtout avec le lexique jurisprudentiel et la m
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