Les grands entretiens de Mazarine Mitterrand Pingeot - Claire Marin
par LCP
Mazarine Pingeot reçoit la philosophe Claire Marin afin d'évoquer la maladie comme symptôme du vivant.Selon Claire Marin, nous assistons à un double paradoxe. D'une part, la vie est sacralisée malgré les violences qu'elle comporte. D'autre part, la santé est sacralisée comme si elle était synonyme de la vie, tandis que la maladie, qui brise le fantasme de l'individu autonome, est reléguée. La philosophe retrace l'évolution de notre rapport à la maladie et sa visibilité. « Nous voyons moins les malades. C'est notre luxe, la maladie est devenue une forme de moment qu'on identifie à la fin de la vie. On s'est défamiliarisé de la maladie ». Cependant, elle remarque que cette tendance tend aujourd'hui à s'inverser. Les patients deviennent plus visibles et il est banal de révéler nos vulnérabilités ou les maladies dont nous souffrons.Au cours de cet entretien, Claire Marin précise aussi la manière dont la philosophie peut dialoguer avec la médecine. Elle présente ainsi l'apport d'une philosophie du soin à l'expérience de la vie du malade et à l'identification de son vécu douloureux, et ses potentialités en matière d'appréhension des gestes thérapeutiques ressentis comme des violences, des annonce de diagnostics, ou encore concernant la dénonciation des idéaux obsolètes véhiculés par le transhumanisme.Face à une crise d'ordre politique et climatique, il est urgent d'interroger notre vision du monde.Le vivant étant devenu une notion politique, cette nouvelle saison inédite des Grands Entretiens insuffle enfin l'esprit revigorant de la philosophie universitaire dans l'espace publique.Mazarine Mitterrand Pingeot reçoit les grands penseurs des enjeux liés à la démocratie, à la préservation de la vie ou du réchauffement climatique.
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