Les États-Unis et la Russie décollent ensemble vers l’ISS
par LeHuffPost
ESPACE - Un astronaute américain et deux cosmonautes russes ont décollé ce mercredi 21 septembre à destination de la Station spatiale internationale (ISS), un voyage qui représente un rare signe de coopération en pleines tensions liées à l’offensive en Ukraine.Frank Rubio, de la Nasa, ainsi que Sergueï Prokopiev et Dmitri Peteline, de l’agence spatiale russe Roscosmos, se sont envolés à bord d’une fusée Soyouz depuis le cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan à 15 h 54 (heure de Paris).Frank Rubio est le premier astronaute américain à se rendre sur l’ISS à bord d’une fusée russe depuis le début de l’entrée des troupes de Moscou en Ukraine le 24 février. Les Occidentaux ont quant à eux adopté une série de sanctions sans précédent à l’encontre de Moscou. L’industrie spatiale a aussi été visée, mais l’espace est resté, tant bien que mal, un domaine de coopération entre Moscou et Washington.Après le vol de mercredi, Anna Kikina, la seule femme cosmonaute russe en service actif, doit se rendre pour la première fois dans le laboratoire orbital début octobre à bord d’une fusée Crew Dragon de la société américaine SpaceX. Elle sera la cinquième femme cosmonaute professionnelle russe à se rendre dans l’espace, et la première femme à voler à bord d’un vaisseau de la firme du milliardaire Elon Musk.Avec ces deux vols de prévus, les astronautes et cosmonautes de chaque pays, en particulier ceux devant aller en orbite, ont tenu à rester à l’écart des tensions suscitées par le conflit qui fait rage sur Terre. Fruit d’une collaboration entre les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Agence spatiale européenne et la Russie, l’ISS est divisée en deux segments : un américain et un russe.L’ISS dépend actuellement d’un système de propulsion russe pour maintenir son orbite, à quelque 400 kilomètres au-dessus du niveau de la mer, tandis que le segment américain gère l’électricité et les systèmes de survie.Les tensions dans le domaine spatial se sont accrues après l’annonce par Washington de sanctions à l’encontre de l’industrie aérospatiale russe, ce qui a déclenché des mises en garde de la part de l’ancien responsable de l’espace russe et partisan inconditionnel de l’intervention en Ukraine, Dmitri Rogozine.Le successeur de Dmitri Rogozine, nommé récemment, Iouri Borissov, a ensuite confirmé la décision de la Russie de quitter l’ISS après 2024 en faveur de la création de sa propre station orbitale. Il n’a pas pour autant fixé de date précise. L’agence spatiale américaine a qualifié cette décision de « développement malheureux » qui entravera les travaux scientifiques réalisés sur l’ISS, lancée en 1998 à un moment d’espoir pour la coopération entre les États-Unis et la Russie.
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