Les doris, témoins de la pêche à Terre-Neuve

par Ouest France

​Le premier festival des doris va animer le bassin Duguay-Trouin, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) ces samedi 21 et dimanche 22 mai 2022. L’occasion de rappeler l’histoire de cette embarcation en bois qui date du temps des terre-neuvas.« Les doris sont apparus début 1900 », indique Jean-Yves Leport, trésorier de l’Ader. Une fois les bancs ôtés, les embarcations d’environ six mètres de long étaient empilées à l’envers, et entreposées à l’avant des goélettes, souvent des trois-mâts.La technique de pêche était assez fastidieuse. « Les goélettes s’arrêtaient à Saint-Pierre-et-Miquelon, pour se ravitailler en bulots qui servaient d’appâts. »Des bulots pour appâtsUne fois arrivés à Terre-Neuve, les doris étaient déployés autour des goélettes à l’ancre. « Pour éviter les jalousies, le cap que devait prendre chaque doris était tiré au sort. Car les hommes étaient payés en fonction de la quantité de poissons pêchés. »Le sort pouvait donc être plus ou moins favorable aux équipages. Deux hommes embarquaient sur chaque doris, un patron et son matelot. Ils commençaient par accrocher les appâts, la boëtte, sur les hameçons, puis ils tiraient des lignes de 3 km de long.Ils allaient les relever le lendemain à l’aube. Pour peu qu’il y ait du brouillard, même s’ils partaient avec une boussole, les risques de se perdre étaient élevés. « Ils pouvaient être retrouvés par d’autres bateaux. Certains, malheureusement, ne revenaient pas. Ils mourraient de faim et de soif, poursuit Jean-Yves Leport. Certaines goélettes revenaient donc avec des deuils pour les familles qui attendaient leur mari ou leur enfant, en France. »

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