Les députés les plus performants ne sont pas toujours les meilleurs
par Lopinionfr
50 à 100 heures par semaine. C’est le temps de travail moyen d’un député. Ce chiffre vient du rapport de Projet Arcadie, observatoire indépendant de la vie parlementaire, qui a passé au crible l’activité des députés. Les auteurs mettent à mal une idée largement répandue qui alimente l’antiparlementarisme : lorsque l’hémicycle est aux trois quarts vide, cela ne veut pas dire que les députés ne travaillent pas. Ils peuvent être en commission, étape préalable à la discussion d’un texte dans l’hémicycle, dans leur bureau, en circonscription, ou encore en mission temporaire. Ils peuvent aussi être en réunion, elles sont nombreuses à l’Assemblée nationale. En la matière, la commission des Lois est reine, avec 205 réunions depuis le début de la législature mais en termes de durée c’est la commission des Finances qui gagne avec 427 heures et dix minutes. Mais au-delà des chiffres, le rapport analyse le comportement des députés et tente d’évaluer leur travail réel. Voilà qui vient réconforter les parlementaires qui se plaignent souvent de ces observatoires qui classent les députés en fonction uniquement de statistiques, parfois peu représentatives de la réalité de leur quotidien. Il est vrai que le travail du député ne se résume pas toujours à son nombre d’interventions dans l’hémicycle ni même au nombre d’amendements déposés. Il n’est pas rare que des députés viennent deux secondes dans l’hémicycle pour dire trois mots qui figureront dans le compte rendu. Comme il n’est pas rare qu’un député dépose un amendement fantôme comme on les appelle. Il s’agit de ces amendements qui sont déposés mais pas soutenus par leurs auteurs. Selon le rapport, sur 80 840 amendements déposés depuis le début de la législature, le rapport en recense 14 471 qui ne sont pas soutenus. Un exemple parmi d’autres qui montre que la quantité ne fait pas la qualité.
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