Les «cinquièmes colonnes» islamistes d'Estrosi ne passent pas
par Libération
Après les dires, les remontrances. C'est une monnaie courante en politique. Cette semaine, c'est au tour de Christian Estrosi de se faire remonter les bretelles. Le député UMP des Alpes-Maritimes a de nouveau fait une sortie remarquée dimanche sur France 3. Interrogé sur les risques terroristes qu'encoure la France, il explique que le pays fait face à des «cinquièmes colonnes» islamistes, une formule complotiste créée lors de la guerre civile espagnole. Et le maire de Nice ne s'arrête pas en si bon chemin. Il ajoute qu'une «troisième guerre mondiale» est déclarée à «la civilisation judéo-chrétienne» par «l'islamo fascisme». Les réactions ne se sont pas fait attendre. Le vice-président du Front national, Florian Philippot, invité sur Télématin, dénonce une «outrance des mots [qui] cache la faiblesse de l'action». Il rejoint toutefois Christian Estrosi sur le terme de «guerre». «Ils nous ont déclaré la guerre mais nous n'avons pas attendu Christian Estrosi pour le savoir.» Plus «choqué» que le vice-président du FN, Gérard Larcher revient sur l'usage du mot «fasciste». Invité de France Inter dimanche soir, le président du Sénat maintient tout de même «le droit [de Christian Estrosi] d'avoir un avis différent sur ce sujet». «Des élucubrations qui font le jeu des terroristes» Bruno Le Roux est plus catégorique. Le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale condamne les propos tenus par Christian Estrosi. «Ce discours, il l'aime», assure le député PS de Seine-Saint-Denis, dénonçant des «élucubrations» qui «font le jeu des terroristes». «Cela fait dire à Christophe Castaner, le candidat que je soutiens dans cette région, qu'il a deux candidats d'extrême droite dans cette campagne. Je pense que c'est la réalité.» Côté UDI, l'ex-ministre Rama Yade estime que «la violence des mots ne sert à rien». Elle rappelle que «les premières victimes de Daesch, ce sont des musulmans».
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