Le réseau social Twitter dégage le premier bénéfice de son histoire.
par Ça Zap - Zapping TV
Le réseau social Twitter dégage le premier bénéfice de son histoire. Le groupe Twitter a dégagé un bénéfice, pour la première fois depuis sa création. Il s'élève à 91,1 millions d'euros au quatrième trimestre 2017. Le réseau social a pour la première fois gagné de l'argent, une nouvelle susceptible d'apaiser les interrogations récurrentes sur son modèle économique et qui enflammait régulièrement le cours de son action à Wall Street. Le réseau social a annoncé ce jeudi avoir dégagé un bénéfice net de 91,1 millions de dollars au quatrième trimestre 2017. Un an plus tôt il affichait encore une perte de plus de 167 millions. Le chiffre d'affaires trimestriel a progressé de 2 % à 732 millions de dollars. Cette performance « prouve que Twitter est là pour rester », estime Jennifer Grygiel, professeure à l'Université de Syracuse. « Beaucoup de personnes en doutaient ». Les investisseurs se sont précipités sur le titre qui gagnait plus de 24 % dans les premiers échanges. Depuis son entrée en Bourse en novembre 2013, la plateforme de communication préférée du président américain Donald Trump a enchaîné les pertes à chaque trimestre, avivant les spéculations sur sa vente éventuelle pour survivre face à l'explosion de jeunes pousses aux dents longues et au succès fulgurant, comme Snapchat et Instagram. Des tweets rallongés Déterminé à convaincre de sa capacité à transformer sa fréquentation en revenus, notamment par le biais de la publicité et des données vendues aux annonceurs, Twitter s'est fixé pour objectif de renouer avec la rentabilité en 2017. « Nous avons atteint notre objectif de rentabilité » et réalisé une « fin d'année solide », s'est félicité ce jeudi le patron Jack Dorsey. Pour séduire au-delà des personnalités des médias et du monde politique, Twitter a décidé de doubler la longueur maximale des tweets, la faisant passer de 140 à 280 caractères, et nouer des partenariats avec des médias et des organisateurs des événements socio-culturels pour les diffuser en direct en streaming sur la plateforme. Ces initiatives semblent porter leurs fruits. L'allongement des caractères par exemple « minimise certaines des complexités » dénoncées par les utilisateurs, a expliqué ce jeudi M. Dorsey, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes. « Plus important encore ça permet aux gens de mieux exprimer leurs pensées et opinions ». L'intelligence artificielle au secours de Twitter Jennifer Grygiel estime pour sa part que Twitter reste une « plateforme des médias à part ». « Les influenceurs et les drogués de l'info viennent sur Twitter en raison de sa fonction de microblogging qu'on ne trouve nulle part ailleurs ». Après avoir douté de sa viabilité, les milieux financiers semblent vouloir également donner une nouvelle chance au réseau social en saluant notamment son recours de plus en plus à l'intelligence artificielle pour répondre aux besoins et attentes des utilisateurs. Richard Greenfield, analyste chez BTIG Research, cite par exemple la nouvelle fonction repoussant à l'utilisateur les tweets et informations susceptibles de l'intéresser. L'intelligence artificielle a « rendu l'expérience utilisateur plus intéressante », conclut cet expert. Twitter a toutefois encore du chemin à parcourir pour s'inscrire durablement dans la rentabilité. Un succès limité par rapport à Facebook Le nombre d'utilisateurs mensuels, baromètre surveillé de près par les annonceurs, a certes augmenté de 4 % en un an à 330 millions mais il a stagné comparé au troisième trimestre et est en dessous des 333 millions attendus par les analystes. Facebook affiche 2,1 milliards d'utilisateurs mensuels. Le réseau social explique que c'est de tradition d'enregistrer une stagnation des utilisateurs en cette période-là de l'année et qu'il a été affecté par des modifications effectuées par Apple sur son moteur internet Safari. Ces deux facteurs ont réduit le nombre d'utilisateurs de 2 millions. Une plateforme de la désinformation ? Twitter affirme également avoir intensifié sa traque de faux comptes, de spams et de « bots ». Le groupe, comme Google et Facebook, est par ailleurs sous le feu des critiques de nombreux parlementaires américains qui estiment qu'il a servi de plateforme à la désinformation venue de Russie pendant la campagne présidentielle américaine de 2016. Il est régulièrement aussi accusé de laisser prospérer le harcèlement des femmes, la propagande raciste ou celle des jihadistes sur sa plateforme. « Nous sommes déterminés à rendre Twitter sûr et sommes en train de clarifier nos politiques », a tweeté le groupe.
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