Le premier tribunal au monde spécialisé dans les violences sexuelles et conjugales créé au Québec
par leparisien
«Mon contre-interrogatoire a été vraiment une revictimisation dans le sens très négatif du terme», témoigne Léa Clermont-Dion, accoudée à une table de sa maison du Mont-Saint-Hilaire au Canada. Ça a duré presque trois jours et j’ai vraiment eu l’impression un moment donné que j’étais l’accusée, que c’était moi l’agresseur. » Comme elle, de nombreuses femmes victimes de violences vivent difficilement les procédures judiciaires relatives aux violences qu’elles ont vécues. Un processus qui s’apparente parfois à un véritable parcours du combattant. C’est pour mieux accompagner les victimes et restaurer la confiance envers le système judiciaire que le Québec met sur pied le premier tribunal au monde spécialisé en matière de violences sexuelles et conjugales , dont les premières audiences sont attendues pour septembre. « Il y a uniquement environ 5 % des agressions sexuelles qui sont dénoncées au Québec. Cela signifie que beaucoup de personnes ne dénoncent pas ou hésitent à dénoncer, alors il faut leur donner confiance et leur envoyer un signal fort que l’état est là pour les accompagner et les soutenir », détaille Simon Jolin-Barette, ministre de la Justice de la province francophone du Canada. À Salaberry-de-Valleyfield, dans la grande banlieue de Montréal, l’un des premiers projets pilotes du tribunal spécialisé prend forme. Au total, dix tribunaux ont été choisis pour mener les premières expérimentations pendant trois ans avec à terme l’idée d’avoir un tribunal spécialisé dans chaque palais de justice dans cinq ans. Reportage vidéo à voir en tête d’article.
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