Le Museon Arlaten a bichonné sa Tarasque
par La Provence
Pendant cinq jours, au Centre d'Etude, de Restauration et de Conservation des uvres (CERCO) du Museon Arlaten, la Tarasque, objet emblématique du musée départemental d'ethnographie, est confiée aux bons soins de deux restauratrices d'art, Laurence Caylux et Êve Menei. L'objectif des deux expertes formées à l'Institut national du patrimoine est de rendre tout son lustre à cet animal fantastique, qui selon la légende, entraînait les jeunes filles au fond de l'eau et terrorisait la population de Tarascon, avant que Sainte Marthe n'arrive à la dompter. "Cette effigie de la Tarasque est unique, atypique par sa petite taille et sa fabrication avec de l'osier, du carton et du papier. Elle date probablement de la moitié du XIXème siècle et devait appartenir à une confrérie. On pense, vu son état d'usure, qu'elle a beaucoup servi à l'occasion des fêtes populaires données notamment le 29 juillet jour de la Sainte Marthe où elle était sortie dans les rues de Tarascon" note Ghislaine Vallée, responsable du service collection. La Tarasque aura toute sa place dans la salle Festadiero du Museon Arlaten, à côté de 3 500 autres objets présentés sur les 40 000 objets conservés. "Cette Tarasque n'était pas conçue à l'origine pour durer, c'était de l'art éphémère. Notre rôle est de lui permettre de traverser les siècles car elle constitue une trace de notre patrimoine immatériel, avec un intérêt ethnoloqigue prédominant". Une première restauration d'importance a eu lieu en 2001 pour mettre la pièce hors de danger. Des piquants manquaient, la crête avait souffert, comme les moustaches, les crins sur la tête étaient usés, et l'objet était très empoussiéré. La structure devait également être renforcée. Laurence Caylux avait déjà été appelée au chevet de l'animal. Cette année il s'agit plus d'un "bichonnage", de redonner à la Tarasque toute son esthétique. "Nous avons micro-aspiré la poussière, réparé les petits chocs, collé des rustines, donné des petites touches de peinture la où il le fallait et nous recousons sa jupe rouge qui a été nettoyée et repassée. Et nous avons détordu les moustaches". Parce qu'elle le vaut bien !
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25 novembre 2024 - leparisien