Le mot de la semaine #4 : casseurs
par LePoint
Ce qu'il faut donc retenir, c'est que le substantif "casseur" n'existait pas vraiment en tant que tel. Il était toujours suivi d'un complément d'objet, qui nuançait et modulait son sens. Il faudra attendre la loi anti-casseurs pour qu'il s'impose de manière absolue. Un casseur aujourd'hui casse tout, pas besoin de préciser quoi. Une façon d'essentialiser le délit, de lui donner une portée infinie que seule la loi, dans son universalité, peut venir contrer. A ce propos, remarquons la grande différence, le gouffre même entre l'emploi du verbe casser et celui du substantif "casseur". On casse les pieds, les oreilles et parfois les couilles. C'est de l'ordre du privé, on évolue dans les relations personnelles, c'est presque affectueux et jamais, on n'attente, sinon psychologiquement, à l'intégrité de l'autre. Le casseur agit dans un domaine public et il détruit. www.lepoint.fr
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