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Le billet décalé de Calixte de Nigremont : Cause à effet

par Ouest France

Ou « sûreté nationale et dépistage colorectal ». Chaque semaine, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant.Je ne vous cacherai pas que je ne sais trop quoi penser de l’annonce, ces derniers jours, de deux nouvelles d’importance touchant à la libération de l’Anjou, sans toutefois que je sache très bien encore comment les réunir l’une à l’autre (si tant est qu’elles doivent l’être). Ainsi, donc, d’un côté, l’on nous apprend que le Maine-et-Loire détient l’enviable record de département de France où l’on a réalisé, l’année passée, le plus grand taux de dépistages du cancer colorectal. 49,2 % de la population concernée (à savoir les personnes âgées de 50 à 74 ans) a été testée en Anjou. Un record ! D’un autre côté, le ministère de l’Intérieur fait savoir que ses effectifs vont être, dans le département, renforcés de 207 agents (190 à Angers, 17 à Saumur) par le transfert en Anjou de diverses administrations dépendant de la Direction générale de la Police nationale et du ministère. Que nous faut-il en penser ? N’ayant jamais eu de dilection particulière pour l’humour de pot de chambre et ayant, par ailleurs, par tradition familiale, le respect de l’uniforme, j’écarte d’un revers de main tout rapprochement graveleux entre le transit intestinal angevin et la sûreté nationale française pour échafauder une hypothèse que je crois crédible… A mon sens, le gouvernement français a pris la mesure, à cette occasion, de l’inflexibilité du tempérament de notre peuple capable, par discipline patriotique (il est patriotique de prendre soin de sa santé pour, à l’heure du combat final, être fringant comme un jeune cabri face à l’adversaire), d’exhiber ses selles régulièrement aux yeux d’inconnus (professionnels, certes, mais quand même). Place Beauvau (convient-il de rappeler ici que le Beauvau qui donne son nom à la place en question, siège du ministère de l’intérieur, est un village – et une famille – d’Anjou ?), quelqu’un s’est dit « Houlà, il est prudent de déplacer des troupes afin de garder sous contrôle la frondeuse population de l’Anjou ! ». Auquel cas, je me dépêche de le dire, ce ne sont pas 207 agents (quand bien même nous parlerions ici du GIGN) qui empêcheront l’Anjou de faire sécession, c’en serait même injurieux pour notre cause. Et pourquoi pas 207 fonctionnaires de la Jeunesse et des Sports ou 207 demoiselles des postes ?