Le billet décalé de Calixte de Nigremont : appropriation culturelle, chapitre 2
par Ouest France
Ou « Les guerres de Vendée ne le sont pas… » Chaque samedi, Calixte de Nigremont commente l’actualité joyeusement en imaginant ce que serait un Anjou indépendant."Le Monde" a fait paraître, dernièrement, dans ses colonnes une enquête sur les Mauges et leur singulier équilibre socio-économique, qualifiés par les spécialistes de « région la plus égalitaire de France », dans lequel la journaliste (que Le Monde qualifie d’« envoyée spéciale à Sèvremoine », ce qui suffit à faire mon ébaubissement) rapporte, avec une condescendance toute parisienne, que cette mentalité particulière aux Mauges serait due, en partie, aux Guerres de Vendée et à ses horreurs qui, à partir de 1793, marquèrent cette région. Voilà qui me semble faire une transition idéale avec le billet indépendantiste dans lequel, il y a peu, je pointais le scandale de continuer à appeler croix de Lorraine ce que chacun sait être la croix d’Anjou car nous voici, à nouveau, devant un flagrant cas d’appropriation culturelle dont nous, l’Anjou, sommes une fois encore le dindon de la farce (et le meilleur dans le dindon, ce n’est pas la farce). L'Anjou au coeur des des Guerres de VendéeDe fait, ces « Guerres de Vendée » le sont beaucoup moins (de Vendée) que d’Anjou tant il semble en effet que l’origine des protagonistes (les combattants autant que leurs chefs), les actions militaires (batailles et sièges), les victimes (civiles et militaires) soient majoritairement localisées en Anjou (je crois que l’on pourrait même préciser dans les Mauges, puisque le reste de l’Anjou semble, à l’époque, a minima, peu concerné, a maxima, farouchement opposé). Certes, je ne dispose pas d’éléments statistiques précis et malgré diverses démarches, mes recherches dans ce domaine sont restées sans succès mais tout converge à faire de l’Anjou, le cœur de ce soulèvement dit « Vendéen ». J’entends que l’on ne manquera pas d’arguments pour abonder dans cette qualification : « Guerres de Maine-et-Loire » semblaient une appellation bien compliquée. « Guerres d’Anjou » sentaient par trop l’Ancien Régime pour une République qui débutait. Les premières altercations entre Royalistes et Républicains (entendez entre « Blancs » et « Bleus ») ayant eu lieu dans le (tout nouveau pour l’époque) département de Vendée, quoi de plus normal, dès lors, de parler de « Guerres de Vendée ». Il n’en demeure pas moins qu’une fois encore, nous sommes invisibilisés dans un (sinistre) évènement historique majeur.
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