La tournée à guichets fermés du groupe de metal était du pipeau.
par Kangai News
La tournée à guichets fermés du groupe de metal était du pipeau. Le groupe américain Threatin s'est inventé une fausse notoriété pour partir en tournée européenne, se vantant auprès des salles de concert de jouer à guichets fermés. Une supercherie du leader : les musiciens se sont retrouvés devant des salles vides, à la surprise générale. Voici une histoire qui pourrait bien aboutir à un film, façon The Disaster Artist. Threatin, groupe de metal de Los Angeles, semblait, sur le papier, vivre une notoriété grandissante. Ce projet du chanteur-guitariste Jered Threatin venait de signer sur un label, possédait 40 000 fans sur sa page Facebook, des vidéos YouTube montrant un public garni, ravi, et surtout annonçait une tournée européenne à guichets fermés. Du pipeau... Des promesses... Des salles de concerts européennes ont été contactées par le manager du groupe. Il leur a promis des salles combles, un immense succès aux préventes, mais aussi l'avance des frais de locations, la sono et la sécurité ainsi que le recrutement de groupes locaux pour une première partie. Convaincus, chacun des promoteurs locaux accepte de produire le groupe pour le début du mois de novembre 2018. Jered Threatin engage alors trois autres musiciens et le groupe part pour quinze jours de tournée en Angleterre, Écosse, Irlande, France, Italie et Allemagne... Quand ils arrivent le 1er novembre au club The Underworld de Londres, les responsables de la salle, les musiciens engagés et la première partie prévue tombent des nues : la salle est - littéralement - vide. Une supercherie de bout en bout Tous réclament des explications de la part de l'instigateur de l'événement. Celui-ci parvient à les convaincre de son propre étonnement. Le groupe joue tout de même... devant trois personnes. La salle londonienne a directement interpellé le groupe sur Facebook : « Qu'est-il arrivé aux 290 billets prévendus que votre manager nous avait annoncés ? TROIS personnes sont venues. S'il vous plaît, ne mentez pas sur la billetterie et ne nous contactez plus jamais. » Après le concert de Birmingham, programmée à l'Asylum 2 le 8 novembre, la salle de concert s'est exprimée sur les réseaux sociaux : « Nous nous attendions à une nuit chargée car le promoteur avait annoncé la vente de 180 billets. Il s'avère que les seules personnes du public étaient le groupe en première partie. » Tout n'était qu'une supercherie : la notoriété fulgurante du groupe de metal a été montée de toutes pièces, semble-t-il, par le seul Jered Threatin. La rumeur du groupe jouant dans des salles vides en Angleterre a enflé sur les réseaux sociaux, jusqu'à ce que des sites spécialisés, comme Metal Sucks ou New Musical Express, enquêtent et divulguent le pot aux roses. Les milliers de fans sur la page Facebook ainsi que les vues sur les vidéos YouTube du groupe étaient l'œuvre de bots, des logiciels robots sur internet. Les extraits de concerts étaient des montages des morceaux de Threatin par-dessus des images d'autres groupes. Le label n'a jamais existé, ni la liste de groupes lui appartenant. Threatin a même créé un faux média, intitulé « Top Rock Press », garni d'articles véridiques pompés à d'autres sites d'information, pour y glisser de fausses interviews du projet. Mais surtout pour s'octroyer un award d'« Artiste de l'année » purement fictif.
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