La surprenante soirée des maires reçus à l'Élysée par Emmanuel Macron

La surprenante soirée des maires reçus à l'Élysée par Emmanuel Macron. Le Président de la République avait invité plus de 1 000 maires à l'Élysée hier soir, mercredi 22 novembre, en marge du 100e congrès des maires, qui se tient porte de Versailles, à Paris. Venus de toute la France, ils s'attendaient à des déclarations sur leurs préoccupations du moment. Emmanuel Macron les a pris à contre-pied en leur offrant du temps et de l'attention, transformant la réception en un bain de foule surréaliste. C'était une première et les maires qui ont participé ne sont pas près de l'oublier. Ils s'attendaient à une allocution formelle leur donnant un avant-goût du discours de clôture que prononcera Emmanuel Macron au 100e congrès des maires, ils ont participé à une incroyable soirée - que certains ont tout de même qualifiée de « dîner de cons ». Prenant tout le monde à contre-pied, Emmanuel Macron a fait ouvrir le rez-de-chaussée du palais de l'Élysée aux 1 000 maires présents. Autour des buffets de la salle des fêtes et des salons attenants, où chacun est libre de se déplacer à sa guise, une bonne quinzaine de ministres et secrétaires d'État, plus quelques personnalités politiques de premier plan, se mélangent aux convives. Une quinzaine de ministres mélangés aux invités Des grappes de curieux se forment immédiatement autour des plus populaires, dont Christophe Castaner, le tout nouveau délégué général de La République en marche, ou Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur. Sourires, poignées de main, photos souvenirs s'enchaînent. « C'est bizarre, non ? » commente Wilfried Schwartz, le maire de La Riche (Indre-et-Loire). Signataire de l'appel « Territoires en colère », lancé par François Kalfon, il fait partie des élus les plus critiques vis-à-vis des décisions du gouvernement à l'égard des collectivités. « Je suis déconcerté par l'absence de discours. On n'a pas besoin qu'on nous serve à manger. C'est pour nous permettre de mieux digérer ce que le Président va nous annoncer demain ? » Tous les accents présents Invités par les préfets et sous-préfets, chargés de proposer une quinzaine de noms par département, parfois sur les conseils de l'Association des maires de France locale, les quelque 1 000 maires présents n'ont pas été choisis pour leur sympathie supposée à l'égard du Président. Toutes les sensibilités, tout le territoire et tous les accents sont représentés. Beaucoup sont inquiets concernant leur avenir, certains se disent colère, attendent des mesures fortes... « Ce n'est pas avec un verre de vin et un bout de fromage que nos problèmes vont disparaître », résume Louis Pautrel, maire de Le Ferré (Ille-et-Vilaine). « J'ai été pris en otage dans la première salle » Sauf que... le fait d'être reçu à l'Élysée et la tournure inédite de la soirée font bien vite oublier les fâcheries aux participants. L'arrivée de Brigitte Macron attire tous les regards. On se presse littéralement autour de la première dame, objet de toutes les attentions, tandis que le Président entreprend de rencontrer ses invités. Salle par salle. « J'ai été pris en otage dans la première salle, où tout le monde est agglutiné autour du Président », plaisante Gilles Grimaud, le maire de Segré (Maine-et-Loire) après avoir pu approcher Emmanuel Macron. « Il est coincé là-bas ! » Assailli par ses convives, le Président n'avance pas. Et tout le monde le cherche. On passe par les jardins pour essayer de l'apercevoir par une fenêtre, on se masse devant la porte par laquelle il est censé sortir pour rejoindre la salle suivante...