La Russie boycottée à l'ONU, Lavrov a fait son discours face à une salle quasi vide

par Huffington Post

INTERNATIONAL - Deux salles, deux ambiances. Au sixième jour de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, mardi 1er mars, de nombreuses délégations, dont les pays occidentaux, ont boycotté deux interventions du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov au siège de l’ONU à Genève, en solidarité avec Kiev. Le ministre des affaires étrangères russe aurait dû venir en personne pour s’exprimer devant la Conférence du Désarmement et le Conseil des droits de l’homme (CDH), mais il avait annulé lundi sa venue en invoquant les “sanctions anti-russes” qui lui interdisent le survol de l’Union européenne. Ses discours ont donc été transmis par vidéo. Mais peu avant la diffusion, les diplomates ont quitté ostensiblement les débats, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. “Toute invasion constitue une violation des droits de l’homme”, a justifié l’ambassadeur de la France auprès de l’ONU à Genève, Jérôme Bonnafont, après sa sortie. “Il est donc important que le CDH montre par cette sortie de salle qu’il est uni autour de l’Ukraine, qu’il est uni avec le peuple ukrainien, qu’il agit de façon à ce que les violations des droits de l’homme soient dénoncées comme elles doivent l’être”, a-t-il ajouté. Dans son discours au CDH, Sergueï Lavrov a accusé “l’Occident d’avoir perdu le contrôle de lui-même”. À la Conférence du Désarmement, il a imputé la responsabilité de la crise à Kiev, et accusé l’Ukraine de vouloir acquérir des armes nucléaires. “Un geste de solidarité” À l’extérieur de la Conférence du Désarmement, des applaudissements nourris ont accueilli le premier boycott, tandis qu’en marge du Conseil des droits de l’homme l’ambassadrice ukrainienne Yevheniia Filipenko était entourée de tous les diplomates à la sortie de la salle, autour d’un grand drapeau ukrainien. Il est “important de montrer un geste de solidarité avec nos amis ukrainiens”, a déclaré Yann Hwang, l’ambassadeur français auprès de la Conférence du Désarmement, instance multilatérale unique de la communauté internationale pour les négociations dans le domaine du désarmement et donc la salle se trouvent également au siège de l’ONU à Genève. Constituée en 1979, cette dernière ne fait pas partie des organisations onusiennes mais le directeur général de l’Office des Nations unies à Genève remplit les fonctions de Secrétaire général de la Conférence du Désarmement. Deux salles, deux ambiances Au même moment, à Bruxelles, l’ambiance était bien différente au Parlement européen, où le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été ovationné par les eurodéputés à l’occasion d’une séance extraordinaire. L’homme d’État, qui réclame une intégration “sans délai” de son pays à l’UE à la suite de l’invasion russe, est venu demander aux Européens de “prouver qu’ils sont avec l’Ukraine”. “L’Europe sera beaucoup plus forte avec l’Ukraine en son sein (...) Sans vous, l’Ukraine sera seule”, a-t-il déclaré dans un discours en visioconférence, suscitant une ovation et des applaudissements nourris dans l’hémicycle. “Nous nous battons pour notre survie (…) mais nous nous battons aussi pour être des membres égaux en droit de l’Europe (...) Donc, prouvez que vous êtes avec nous, prouvez-vous que vous ne nous abandonnez pas, et que vous êtes vraiment des Européens”, a-t-il insisté. “Nous prendrons nos responsabilités”, lui a répondu quelques instants plus tard le président du Conseil européen Charles Michel. ----- Abonnez-vous à la chaîne YouTube du HuffPost dès maintenant : https://www.youtube.com/c/lehuffpost Pour plus de contenu du HuffPost: Web: https://www.huffingtonpost.fr/ Facebook: https://www.facebook.com/LeHuffPost/ Twitter: https://twitter.com/LeHuffPost Instagram: https://www.instagram.com/lehuffpost/ Pour recevoir gratuitement notre newsletter quotidienne: https://www.huffingtonpost.fr/newsletter/default/

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