La réponse de Taubira au tacle de Ciotti : «Je vous obsède avec une constance qui appelle l'admiration»
par Libération
Ambiance houleuse mardi à l'Assemblée nationale entre l'ex-secrétaire national de l'UMP et la ministre de la Justice. Intrigué par la relation conflictuelle, selon les rumeurs du JDD dans son édition du 21 juin, entre la ministre et le chef du gouvernement, le député Les Républicains (LR), Eric Ciotti, n'a pas manqué de le souligner mardi à l'Assemblée nationale. Dénonçant de multiples «provocations» de la part de la Garde des Sceaux, faisant notamment référence à l'ultimatum «inédit» posé par Christiane Taubira sur son éventuel départ, Eric Ciotti s'insurge : «J'ai envie de vous demander : jusqu'où irez-vous ? Que cherchez-vous ?» En guise de réponse, la ministre a opté pour l'humour et une métaphore amoureuse. Sous les applaudissements et les rires de l'hémicycle, Christiane Taubira n'hésite pas à se moquer de l'inquiétude du président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes quant aux relations entre les membres du gouvernement. «Malgré toutes ces années passées, vous conservez pour moi quelque chose de mystérieux», a-t-elle indiqué, avant d'ajouter : «Cet hémicycle tout entier a déjà constaté à quel point je vous obsède dans toute votre expression publique avec une constance qui appelle tout de même l'admiration.» Et, pour lever toute ambiguïté qui insinuerait qu'elle entretient des relations difficiles avec le chef de l'exécutif, Christiane Taubira en fait son éloge, ne cessant pas de se moquer du député de la formation adversaire. «Compte tenu de sa personnalité, de son courage, de son autorité, nous avons du mal à comprendre qu'il pourrait non seulement avoir besoin d'un défenseur mais en plus, à le trouver dans ces rangs-là», assure-t-elle. Visiblement agacé, le député LR a quitté l'hémicycle quelques minutes après la réponse de la Garde des Sceaux. Vendredi matin, la ministre confiait à demi-mot sur BFM TV que si sa réforme sur la justice des mineurs ne se faisait pas, elle quitterait le gouvernement de Manuel Valls. «Le gouvernement s'était engagé à le faire au premier semestre 2015, je suis la première à déplorer que ce ne soit pas encore fait», a-t-elle expliqué. «Si on ne fait pas ça, c'est un aveu d'impuissance et moi, je n'assumerai pas.»
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