La Madeleine, un temple pour dire adieu à Johnny

La Madeleine, un temple pour dire adieu à Johnny... Les adieux à Johnny Hallyday attireront des milliers de fans, samedi, à Paris. C'est finalement à la paroisse La Madeleine que la cérémonie religieuse se déroulera pour rendre hommage au « héros français ». Comme pour Tino Rossi, Dalida et Henri Salvador. « Il a été convenu entre la famille, les proches de Johnny Hallyday et la Présidence de la République, que dans le cadre de cet hommage populaire, le convoi funéraire partira de l'Arc de Triomphe, puis descendra les Champs-Élysées jusqu'à la place de la Concorde avant de se rendre à l'église de la Madeleine pour un office religieux. Les musiciens de Johnny Hallyday l'accompagneront musicalement », explique l'Élysée, dans un communiqué paru ce jeudi, au lendemain de l'annonce de la mort du rockeur français. Notre-Dame de Paris, et son parvis pouvant contenir 50 000 personnes, avait d'abord été évoquée. Puis l'église Saint-Roch, dédiée aux artistes, avait également été envisagée pour la cérémonie religieuse de Johnny Hallyday. Mais l'Élysée, en accord avec la famille, a finalement choisi la Madeleine, dans le VIIIe arrondissement de Paris. Conçu par Napoléon Ier comme un temple grec dédié à la gloire de sa Grande Armée en 1806, le bâtiment a failli être transformé en 1837 en gare ferroviaire, la première de Paris, avant de devenir une église en 1845. Sous le fronton, l'inscription en latin « D.O.M. SVB. INVOCAT S. MAR. MAGDALENÆ » signifie « Au Dieu tout puissant et très grand, sous l'invocation de sainte Marie-Madeleine ». L'édifice est ceinturé par 52 colonnes corinthiennes. C'est à cet endroit qu'avaient déjà été organisées les funérailles de Mistinguett (en 1956), de Joséphine Baker (en 1975) de Tino Rossi (en 1983), de Dalida (en 1987) ou encore d'Henri Salvador (en 2008). La cérémonie devrait se tenir à partir de 11 h, le temps pour le cortège de descendre les Champs-Élysées depuis la porte Maillot, de traverser la place de la Concorde, puis de remonter la rue Royale. Cet hommage, qui se veut populaire, devrait attirer des milliers, voire des millions de fans. Certains attendent également un cortège de bikers. Emmanuel Macron y prononcera également un court discours d'hommage à celui qu'il a déjà qualifié de « héros français ». Inhumé à Saint-Barth Le chanteur ne bénéficiera donc pas de funérailles nationales comme certains l'avaient imaginé. RTL a révélé, ce jeudi, que le rockeur sera inhumé à Saint-Barth, dans les Antilles. Depuis 2008, lui et Laeticia, son épouse, y possèdent une maison où ils séjournaient régulièrement. Ils y ont encore passé quelques jours au mois d'août dernier. La maison a ensuite été abîmée lors du passage de l'ouragan Irma. Les funérailles nationales répondent à un protocole bien particulier. La différence avec l'hommage national tient à la nécessité en plus de l'inscription au Journal officiel d'un décret présidentiel et à une prise en charge par l'État. Victor Hugo (1885), Pierre Loti (1923), Maurice Barrès (1923), Paul Valéry (1945), Colette (1954) et Aimé Césaire (20 avril 2008), y ont eu droit par le passé. En revanche, plus rares sont les artistes de music-hall à avoir bénéficié de cette attention à l'exception de Joséphine Baker, morte à Paris le 12 avril 1975. Mais la meneuse de revue s'était illustrée comme résistante durant la Seconde Guerre mondiale. Mais nul besoin de funérailles nationales pour rendre les plus beaux hommages aux grandes voix. Les adieux à Édith Piaf, en 1963, avaient réuni près de 500 000 personnes autour du convoi funèbre parti de son domicile du boulevard Lannes jusqu'au Père Lachaise. Ils ne seront probablement pas moins pour rendre hommage, samedi, à un autre monument de la chanson française.