La justice autorise la sortie du livre de Tariq Ramadan avec le nom d'une de ses accusatrices
par Kangai News
La justice autorise la sortie du livre de Tariq Ramadan avec le nom d'une de ses accusatrices. La justice a autorisé la sortie mercredi d'un livre de l'islamologue suisse Tariq Ramadan, contre la volonté d'une des femmes qui l'accuse de viol et qui dénonçait la mention de son vrai nom dans l'ouvrage, a appris mardi l'AFP de sources concordantes. Dans sa décision, le tribunal de grande instance de Paris a considéré que l'identité de cette plaignante avait déjà été rendue publique et que sa demande "porterait une atteinte excessive et disproportionnée à la liberté d'expression" de M. Ramadan, selon le jugement dont l'AFP a eu connaissance. Il reconnaît toutefois que cette femme a subi un préjudice du fait de la diffusion de son nom sans son consentement et condamne l'intellectuel musulman à lui verser un euro symbolique. Cette plaignante, appelée Christelle dans les médias, avait assigné lundi en référé -une procédure d'urgence- l'auteur et son éditeur pour que ce livre, "Devoir de vérité", soit modifié avant toute commercialisation et que son patronyme en soit retiré. L'avocat de la plaignante fondait sa requête sur l'article 39 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui interdit de "diffuser (...) des renseignements concernant l'identité d'une victime d'une agression ou d'une atteinte sexuelles". Dans cet ouvrage, M. Ramadan relate la manière dont il a vécu l'affaire qui a éclaté à l'automne 2017 et a provoqué sa chute, dans un texte teinté de méditations spirituelles. Le vrai nom de Christelle y est mentionné à 84 reprises, dénonçait son avocat dans son assignation. "La justice n'a pas délivré ce soir un blanc-seing au livre de M. Ramadan. Ce dernier est condamné et est LE SEUL condamné par la décision du tribunal. Ce livre sera donc publié au pays de Voltaire, mais ceux qui se joindront à la meute se rendront coupables de la même faute", a réagi sur Twitter l'avocat de Christelle, Me Eric Morain. L'avocat de Tariq Ramadan, Me Emmanuel Marsigny, a pour sa part estimé que la demande de la plaignante "reposait une fois encore sur des mensonges" et "a logiquement été rejetée", dans une réaction transmise à l'AFP.
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