La hausse des prix et la prévention santé font baisser les ventes des cigarettes en 2018.
par Kangai News
La hausse des prix et la prévention santé font baisser les ventes des cigarettes en 2018. Les ventes de cigarettes connaissent une baisse de près de 10 % en France en 2018, confirmant une tendance qui se dessine depuis plusieurs années. Cette chute des ventes est la conséquence de la hausse des prix du tabac et des plans de prévention santé, selon les tabacologues. Les ventes de tabac partent en fumée en France. En 2018, elles ont reculé de 9,32 %, selon le fournisseur Logista, fournisseur de la quasi-totalité des points de vente de l'Hexagone. En cause, la hausse des prix du tabac en mars et, plus largement, la politique publique anti-tabac menée par les autorités. Cette baisse concerne tant les paquets de cigarettes que le tabac à rouler. Prisé des jeunes, ce dernier a vu ses ventes chuter de 9,4 % en 2018, après une diminution de 5,66 % l'année précédente. Une baisse particulièrement marquée en 2018 Si la baisse des ventes de tabac et de cigarettes est constante depuis plusieurs années dans l'Hexagone, elle a été particulièrement importante en 2018. En 2017, les ventes de cigarettes s'étaient effritées de 1,48 % en volume après un recul de 1,2 % l'année précédente et une hausse de 1 % en 2015. Responsable de cancers et de maladies cardiovasculaires, le tabac tue 75 000 Français chaque année. Les professionnels de santé se réjouissent donc de cette baisse, qu'ils attribuent à la hausse des taxes. « C'est une politique de santé publique qui marche, cela va faire des milliers de vies sauvées, c'est important », s'est félicité Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Selon lui, cette baisse des ventes de cigarettes résulte clairement de la hausse d'un euro du prix du paquet appliquée le 1er mars 2018. Celle-ci a « motivé beaucoup de gens à arrêter de fumer : le prix est redevenu un facteur d'arrêt du tabac, car fumer un paquet par jour coûte maintenant 240 euros par mois ». Les produits de substitution remboursés Pour réduire la consommation de tabac, le gouvernement a prévu des augmentations successives pour atteindre, d'ici à novembre 2020, un prix de 10 euros le paquet de 20 cigarettes. L'effet de cette hausse a été « boosté », a développé le Professeur Dautzenberg, par « les autres mesures du programme national de lutte contre le tabac, comme le paquet neutre, qui joue beaucoup sur les jeunes » en retirant à la cigarette son côté « glamour ». Alors que le « Mois sans tabac » encourage les fumeurs au sevrage, le remboursement des substituts nicotiniques (gommes à mâcher, patchs, pastilles) a eu un « effet massif », a assuré le tabacologue.Les prescriptions de ces traitements ont bondi de 75 % entre mars et septembre, selon l'Assurance maladie. Essor de la cigarette électronique « Le recul des ventes légales de tabac est le résultat d'un choc de prix administré aux fumeurs », estime aussi Eric Sensi-Minautier, directeur des affaires publiques de British american tobacco (BAT) au quatrième rang sur le marché français des cigarettiers. Selon lui, « un fumeur sur deux qui arrête de fumer, passe au vapotage », une option « alternative crédible au tabac » dont le développement devrait, selon lui, « bénéficier du soutien actif du gouvernement ». L'efficacité de la cigarette électronique comme traitement de substitution n'est cependant pas prouvée. Les cigarettiers se positionnent à marche forcée sur la cigarette électronique, réputée beaucoup moins nocive que le tabac : l'américain Altria, fabricant de l'emblématique Marlboro, a investi 13 milliards de dollars dans Juul, une start-up qui détient près de 75 % du marché aux États-Unis. Quant à BAT, il a investi 2,5 milliards de dollars en recherche et développement sur ces produits, ces dernières années.
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